Au milieu du XIXe siècle, l’aluminium était plus chère que l’or. Le service de Napoléon III comportait des couvertes en aluminium pour lui et ses invités de marque, des couverts en or et argent pour les invités ordinaires…
L’aluminium est 75% plus léger que l’acier (et 40% plus que le titane) et est insensible à la magnétisation. En prime, il est facile à usiner et inoxydable, ou plus exactement, il est recouvert d’une couche d’oxyde naturel qui le protège. Le seul problème de ce métal: il est mou, se raye et surtout marque au moindre choc. Cependant, avec des petites quantités de cuivre, magnésium, manganèse, silicium et d’autres éléments, il peut former des alliages aux propriétés variées.
L’aluminium est fait son entrée dans l’horlogerie en 1937, alors qu’il était déjà massivement produit et utilisé, notamment dans des alliages destinés à l’industrie aéronautique. Cette année là, la société Aluminium Company of Canada décide d’offrir en cadeau à ses employés les plus honorés une montre en aluminium. C’est à Vacheron Constantin que reviendra l’exécution de la commande.
Léger (et à ce moment bon marché), ayant le chic de la technologie de pointe, l’aluminium a fait son entrée dans l’horlogerie soviétique dans les années ’50 avec les boîtiers pour montres Oural de la Fabrique de Montres de Tchéliabinsk d’abord, puis ceux pour les montres Start et Mir de la 2e Fabrique de Montres de Moscou et quelques modèles de ZIM de la Fabrique Maslenikov. Le boîtier des Oural était traité par anodisation, celui des Start, des Mir et des ZIM simplement doré.
La Fabrique de Montres de Penza a produit des Kometa en aluminium anodisé et plaqué or (voir ici).
La 2e Fabrique de Montres de Moscou produisit également des montres bracelets de marque Era modèle 188 (puis de marque Slava) en aluminium doré (voir ici).
Aujourd’hui, l’aluminium reste utilisé en horlogerie, toujours protégé par anodisation ou en entrant dans des alliages aluminium/titane, ou en entrant dans la composition de plusieurs céramiques high tech.