Histoire de la Fabrique Slava: L’après-guerre

3. L’après guerre

À la fin de 1945, en collaboration avec le NII Chasprom nouvellement formé, La 2e Fabrique de Montres de Moscou a commencé le développement des montres de poche Saliout avec un calibre de 36 mm et une hauteur de mouvement de 3,5 mm. Le prototype de cette montre était une montre suisse Cortebert, appréciée par L.P. Béria.
Cependant, cette montre n’était pas très adaptée à la production de masse en raison de la finesse du mouvement. La maîtrise technique a été difficile et s’est poursuivie presque jusqu’en 1949.
En 1946, l’usine a commencé produire l’horloge pour radio-balise ZchP (ЗЧП). En avril 1946, Viktor Serguéevich Boutorine est nommé directeur de l’usine. Il occupera ce poste jusqu’en 1953.
En 1950, l’usine a été chargée d’augmenter la production de montres de poche et de montres-bracelets avec une précision accrue. En mars, une équipe d’horlogers – assembleurs hautement qualifiés est organisée dans ce but, qui comprend Khokhlov, Belov, Roshal et d’autres travailleurs de l’usine. L’équipe est chargée d’assembler des montres de précision de calibre 36 mm, avec une variation journalière de 15 secondes et une grande fiabilité du mouvement.
Le NII CHasprom a apporté une aide active à l’usine pour résoudre ce problème en augmentant le niveau d’interchangeabilité des pièces et des assemblages.


En mars 1950, une station de calcul informatisée (MSS) a été organisée, principalement au bénéfice du service comptable. Mais la préparation manuelle des informations primaire, et leur traitement centralisé, a entraîné de nombreuses erreurs. Il a fallu du temps et du travail pour que le département atteigne un niveau satisfaisant d’efficacité.
La 2FMM était considéré comme l’une des meilleurs fabrique du ministère des instruments.

En mai 1950, une conférence a été organisée à l’usine, dont l’objectif principal était d’améliorer la qualité des montres Molniya et Saliout. Les meilleurs ouvriers de production et ingénieurs de l’usine ont participé aux travaux. En plus de la réunion générale, des groupes ont été constitué pour étudier des problèmes spécifiques : amélioration de la précision ; amélioration de la fiabilité et de la durabilité ; amélioration de la qualité de l’apparence ; augmentation de la culture et de l’organisation de la production.
La production de réveils a également été réorganisée.
Les inventions et innovations ont été encouragées chez les travailleurs, et plus de 260 suggestions ont été mises en œuvre.

Toujours en 1950, le NII Chasprom a achevé le développement du chronomètre type 5072-54 à 15 rubis et la 2FMM en commence la production. Il sera suivi par le 5498 à rattrapante. En janvier 1951, un atelier spécifiquement dédié à la production de chronomètres est créé. La production de chronomètres a atteint 30 000 pièces par an, dont une partie importante a été exportée. En 1951, plusieurs travailleurs de la fabrique reçoivent le prix Staline.

En 1951, la première chaîne de montage des montres Pobeda est lancée. Elle utilise d’abord des pièces de la 1ère Fabrique de Montres de Moscou mais, à la fin de l’année, les montres étaient assemblées à partir de pièces de la 2FMM. C’est aussi à cette période que la 2FMM reçoit une première livraison d’huiles supérieures, développées par la Fabrique d’huiles d’horlogerie de Krasnodar et le NII Chasprom.

En 1952, le journal Izvestia a publié un article sur la mauvaise qualité du réveil B-6. Les retours de réveils en usine avait considérablement augmenté.
Un plan d’action a été conçu avec l’aide du Chasprom. L’acquisition de la presse centrale a permis, en 1953, la conception et la production d »un réveil de petite taille dont la qualité était aux normes internationales.

En mai 1953, Konstantin Ivanovich Chekounine a été nommé ingénieur en chef de l’usine, poste qu’il a occupé pendant un peu plus de 10 ans.
En décembre 1953, Nikolaï Volkov Nikolaevich est devenu directeur de l’usine et est resté à ce poste jusqu’en mars 1969.

En 1954 débute la production industrielle du réveil de petite taille de calibre 5671 à11 rubis, avec un échappement à ancre libre, ressort dans le barillet, avec un spiral en alliage de compensation de variation de température. La conception de ce réveil était une remarquable réussite. Il a été produit pendant plus de 50 ans. Au total, plus de 100 millions de réveils ont été produits au fil des ans. Elle est bien connue dans les anciens pays socialistes. Plus de 3 millions ont été exportés au cours de cette période.

En 1954, la production du réveil B-6 a été arrêtée. Elle est entièrement transférée à la Fabrique horlogère d’Orel, où, à partir de 1951, des pièces avaient déjà été livrées pour un assemblage sur local. Fin 1954, la 2FMM commence à produire des Pobeda dans des boîtiers en or.

En 1956, l’usine crée sa première ligne automatique « I-L » pour la fabrication des boîtier de Pobeda, combinant 10 opérations à la fois. Cette ligne a marqué le début de l’automatisation de la production horlogère. Conçue par les spécialistes du Bureau d’études spécial pour les machines-outils d’horlogerie, créé par l’ordre n°341 du 18 septembre 1947 du Glavchasprom, cette ligne a duré aussi longtemps que la fabrique.

En 1957, commence la production des appareils à usage spécial 572П. L’appareil a été fabriqué jusqu’en 1990. La même année, la fabrique introduit des outils diamantés dans la fabrication de pièces de mouvements. En 1958, la 2FMM commence à produire des montres-bracelets avec un calibre Era de 16 mm.

Le processus de fabrication de montres-bracelets pour femmes a été assez long à mettre au point : la 2FMM avait été créée pour produire des réveils et de grande montres de poches. Pourtant, dès 1947, les préparatifs avaient commencé pour assembler la montre Zvezda à partir de pièces de la Fabrique de montres de Penza. En 1957, des Zaria ont été assemblées à partir de pièces de la même usine. L’objectif principal était de préparer la 2FMM à la production de ses propres montres-bracelets pour dames.
Cette maîtrise s’est faite avec difficulté, le calibre Era n’avait pas la précision espérée, ce qui a amené à des modifications. Au total, plus de 50 millions de ces montres ont été produites jusqu’à 1997.
Un nouvel effort des de mécanisation et d’automatisation des ateliers de montage mécanique a valu, en 1961, le prix Lénine au directeur de la 2FMM, N.N. Volkov et au mécanicien de l’atelier du pont en platine V.I. Chadilov. Une machine semi-automatique d’assemblage des réveils 5671 a aussi connu le succès, tandis que la fabrique avec l’aide des spécialistes du Chasprom, maîtrise la technologie de fabrication par poinçonnage et gaufrage.
En 1959, la production du minuteur 101ЧП est lancée, l’appareil sera produit jusqu’en 1990.