L’ Institut de recherche pour l’industrie horlogère (Научно-исследовательский институт часовой промышленности, en abrégé le « NII Chasprom ») a été créé sur l’ordre du Commissariat du peuple aux Machines générales de l’URSS du 7 septembre 1940 comme l’Institut de recherche des instruments « NIIP ».
Avec la guerre, comme presque toutes les fabriques horlogères, il passe sous l’autorité du Commissariat du peuple de l’Arme des Mortiers de l’URSS (qui avait notamment en charge la production des fusées katiouchas), et le 16 juillet 1942, par ordre de ce Commissariat, il est rebaptisé l’Institut de recherche N°5 (SRI-5).
Le 14 décembre 1943, par ordre n°499 du même Commissariat , il devient le Cinquième Institut de recherche de la Direction principale du Commissariat de l’Arme des Mortiers – (Научно-исследовательскому институту Пятого Главного управления Наркомата минометного вооружения, en abrégé NII-5). Il était alors chargé de toutes les questions techniques dans le domaine de l’horlogerie.
En 1944, l’Institut a été transféré à l’un des bâtiments de la 2e Fabrique de Montres de Moscou, près de la gare de Biélorussie.
Il est alors doublé d’une fabrique horlogère, la Fabrique pilote d’instruments du Chasprom, qui déménagera et deviendra la 3e Fabrique de Montres de Moscou.
À la fin de 1945, l’Institut a été chargé de développer le projet de montre-bracelet Pobeda et des montres de poche Saliout.
En 1946 l’Institut passe sous la tutelle du Ministère des Machines générales de l’URSS qui aura en charge, notamment, le programme spatial. Par ordre n°80 de ce ministère le SRI-5 est rebaptisé de son nom définitif: Institut de recherche de l’industrie horlogère (Научно-исследовательский институт часовой промышленности, en abrégé NII Chasprom), et il est subordonné au Glavchasprom.
En 1948, l’Institut se voit attribuer le bâtiment qui est encore aujourd’hui son siège, dans le quartier Sokol, et la rue où il s’installe prend le nom de rue de l’horlogerie.
L’Institut est alors engagé dans la création de dispositifs techniques de mesure temps pour l’industrie, l’agriculture, les transports (pour la marine et l’aviation), les systèmes de communication et de navigation, mais aussi des horloges de villes (pour les bâtiments publics), etc. L’Institut joue aussi un rôle dans le développement de l’industrie horlogère dans les années ’50, en aidant à la conception de nombreux mouvements.
Le NII-Chasprom était l’institut horloger le plus réputé de l’URSS.
En 1958, il conçoit le mécanisme de chronomètre 3017 et en produit une première série expérimentale avant d’en transférer la production à la 1ère Fabrique de Monstres de Moscou qui en fera les célèbres Strela.
L’institut a conçu, en collaboration avec la Fabrique de Montres de Minsk, un calibre électromécanique basé sur la technologie du transistor.
Portant sur le cadran « NII » en guise de marque, elles tournaient sur 24 heures avec une date. Seules 29 de ces montres ont été produites.
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En 1983, le Chasprom conçoit un nouvelle montre conçue pour fonctionner pour le vide spatial.
C’est aussi le NII-Chasprom qui réalisèrent la rénovation des carillons du Kremlin. Un premier changement avait été apporté aux carillons en 1919 : il s’agissait de les remettre en état (un obus les avait abîmés) et de modifier les airs qu’ils jouaient; furent choisis : L’Internationale et le Chant des martyrs (« Vous êtes tombés camarades… »).
L’état des carillons ne cessa de se dégrader et un programme de rénovation fut décidé. Le 25 juin 1974 les travaux commençaient à la Tour Spasskaya.
Il fallu remplacer plus de 1000 pièces uniques et créer un système électronique de gestion de l’horloge lié à l’Institut d’astronomie de l’Académie P. E. Chternberga. L’existence de plus d’une centaine de points de graissage, nécessitant des doses de lubrifiant variant selon les moments et la température, a conduit les spécialistes de Chasprom à mettre au point un système de lubrification automatique extrêmement complexe.
Enfin, c’est le NII Chasprom qui, avec le NII « Pulsar », mit au point la première montre-bracelet électronique soviétique.
NII-Chasprom continue ses activités aujourd’hui, ses principaux clients sont les secteurs nucléaire, aéronautique et aérospatial russe, ainsi que le ministère de la défense. Chasprom continue à fabriquer aussi de grandes horloges pour bâtiments publics.