La forteresse Pierre-et-Paul (Петропа́вловская кре́пость, Petropavlovskaïa krepost) est le lieu de fondation de la ville de Saint-Pétersbourg en 1703. Bâtie sur la Neva, elle comprend plusieurs bâtiments dont la cathédrale Pierre-et-Paul, où sont enterrés tous les empereurs russes depuis Pierre le Grand.
Conçue en 1703 par l’architecte et ingénieur français Gaspard-Joseph Lambert, elle fut construite pendant la Grande guerre du Nord contre les Suédois. Construite à la hâte pendant l’été 1703, complétée un an plus tard par six bastions, elle fut reconstruite en pierre à partir de 1706 par l’architecte tessinois Domenico Trezzini, jusqu’en 1740. À partir de 1720, elle servit de casernement pour une garnison et de prison pour les personnalités importantes. La cathédrale Pierre-et-Paul, bâtie de 1712 à 1733, possède une tour-clocher de 123 m, coiffée d’une haute flèche dorée surmontée d’un ange, un des symboles de la ville.
La fonction militaire de la forteresse ne fut jamais plus que symbolique, sa fonction carcérale fut par contre importante. Elle devint prison dès les années 1710. Parmi les prisonniers célèbres, on trouve en 1849 les membres du Cercle de Petrachevski, dont Fiodor Dostoïevski. Construit dans les années 1870, le bastion Troubetskoï devint la prison principale de la ville. Un grand nombre de révolutionnaires russes y furent détenus plus ou moins longtemps : les décembristes, Vera Finger, Netchaïev, Kropoktine, Bakounine, Maxime Gorki, mais aussi Tolstoï et Dostoïevski.
Le 27 février 1917 (12 mars 1917 dans le calendrier grégorien), la forteresse fut attaquée par les soldats mutins du régiment Pavlovskii et les prisonniers s’échappèrent. Durant les journées de juillet 1917, lors des troubles insurrectionnels qui agitèrent la ville, les 8 000 hommes de la garnison décidèrent de se joindre aux révolutionnaires, mais se rendirent le 6 juillet 1917 (19 juillet 1917 dans le calendrier grégorien) aux forces gouvernementales. Le 25 octobre 1917 (7 novembre 1917 dans le calendrier grégorien), la garnison de la forteresse la remis à nouveau entre les mains des bolcheviks.
Après un ultimatum du Comité militaire révolutionnaire aux ministres du gouvernement provisoire installés au palais d’Hiver, puis une salve à blanc du croiseur Aurore à 21 h, les canons de la forteresse tirèrent environ 30 obus sur le palais. À 2 h10, le palais d’Hiver fut pris par les forces commandées par Antonov-Ovseenko ; les ministres capturés furent alors emmenés à la forteresse comme prisonniers avant d’être relâchés sur promesse de ne pas œuvrer contre le nouveau gouvernement soviétique.
Le gouvernement soviétique fit de la forteresse en musée et ses quais et glacis servirent de solarium aux Leningradois…