Vostok 2409A « 40 ans de l’EOuRB »

(collection B. Hanoï)

Montre bracelet, mécanique, commémorative de la Fabrique de Montre de Tchistopol.
Motif du cadran : derricks avec la mention 40 лет ЕУРБ
Boîtier : Laiton chromé, fermeture du fond à bague (6 mors)
Gravure sur le fond : 862069
Mécanisme : 2409A
N° de série du mécanisme :563167
Mentions sur le calibre : n° de série et logo Vostok sur la platine, 2409A sur le pont
Date de fabrication : 1989
Diamètre sans couronne : 36mm
Largeur avec couronne : 35mm
Dimension de corne à corne : 41mm
Épaisseur : 11mm
Entre-cornes : 18mm

Cette Vostok célèbre les 40 de la société ЕУРБ (EOuRB) qui effectuait des forages dans le district d’Elabouga, dans le « Second Bakou », et plus particulièrement dans la région de la Kama (la rivière qui traverse Tchistopol où les Vostok sont fabriquées).

Les pétrolier d’Elabouga en 1958

Ce sont les travailleurs d’EOuRBe qui ont réalisé cette première mondiale: faire traverser à l’aide de barges, dans le démonter, tout complexe de forage, derrick compris.

Un derrick sur les bords de la Kama

Ivan Sergéevich Tkachev fut le deuxième directeur de l’EOuRB. Né le 19 janvier 1924, enrôlé dans l’armée après une formation secondaire technique, il combat en Carélie, dans le Caucase, en Ukraine et en Allemagne où il gagne le grade de lieutenant.
Blessé au combat, deux fois décorés de l’ordre de l’étoile rouge, et une fois de l’Ordre de la guerre patriotique (1 degré).
Ouvrier pétrolier dans l’après-guerre, il est nommé en 1952 directeur de l’ЕУРБ.

Ivan Sergéevich Tkachev

Témoignage d’experts de l’Institut Français des Pétroles en visite dans la région dans les années 60:
Cette région d’exploitation pétrolière est sans relief apparent, pratiquement pas habitée, rivières et lacs sont gelés et l’épaisse couverture de neige nivelle tout. Aussi le déplacement  des chantiers de forage se fait-il en bloc, sans démontage. Les fameux tracteurs soviétiques sont à  l’œuvre, les uns portant, les autres poussant ou tirant. Au commandement d’un responsable, l’ensemble du chantier, dominé de toute sa hauteur par le derrick de forage, se met en marche d’un emplacement à l’autre parfois séparés de plusieurs kilomètres. Malgré le froid avivé par le vent que n’arrêtait nul obstacle, la manœuvre en effet était belle à voir et tous les exécutants paraissaient animés d’un fier enthousiasme. Nous eûmes, ce jour-là et le suivant, des entretiens libres et directs sur le tas avec plusieurs responsables du trust local de forage, surprenante dénomination pour un rouage d’une économie socialiste.
Ces quelques jours passés en compagnie des pétroliers de Bachkirie et de Tatarie se révélaient finalement très instructifs. D’abord pour ce qui concernait le but de notre mission, c’est-à-dire l’évaluation des nouvelles tech-niques de forage. Elles se différenciaient du procédé américain « rotary » , dans lequel le trépan est entraîné par la rotation imprimée en surface au train de tiges d’acier qui le porte à  son extrémité, par l’emploi d’ un moteur de fond. La principale d’entre elles, le turboforage, mettait en œuvre une turbine surmontant directement le trépan et mûe par la circulation du fluide de forage au travers du train de tiges qui restait donc immobile. En fait,  il s’avérait que cette technique était surtout bien adaptée aux conditions très spécifiques et relativement simples des immenses gisements de ces régions. Ceci ne retirait rien au mérite de l’avoir développée pour ce cas bien particulier, mais incitait en tout cas à  la circonspection avant de généraliser à  des gisements aux caractéristiques plus complexes.
On constatait ensuite un décalage entre les théories et les études élaborées et poursuivies au sein des si nombreux instituts que nous avions visités et les dures réalités de la pratique sur un terrain où les conditions climatiques, que nous avions pu éprouver en hiver, ne facilitaient certainement pas la mise en œuvre de matériels compliqués. Aussi observait-on qu’une grande partie des efforts des techniciens opérationnels à  tous les niveaux tendait à  simplifier, ou à  » rationaliser  » suivant la terminologie officielle, équipements et procédures d’emploi. Ceci en vue . d’accomplir des performances permettant d’atteindre et surtout de dépasser les fameuses normes de la planification d’Etat. Ainsi pouvaient-ils espérer figurer, avec portraits et citations, aux tableaux d’honneur affichés en évidence à l’entrée de tout chantier ou atelier, sans préjudice des primes qui accompagnaient ces lauriers. « Héros du travail », ou « rationalisateur de choc », le personnel que nous avions rencontré et avec lequel nous nous étions entretenus sur le terrain semblait former un corps homogène,  de bon niveau technique, fier de sa spécialité et animé d’ un dynamisme certain.

(source)

La société s’appelle aujourd’hui ЕПБР et continue à forer pour le compte de Tatneft (la société des pétroles du Tatarstan).

Voici un forage d’ЕПБР


voir ici pour l’histoire du pétrole en URSS