Zaria 1956H « institut du gaz et du pétrole »

(collection B. Hanoï)
Le mécanisme à quartz type 1956

Zaria de la Fabrique de Montres de Penza
Le cadran porte le logo de l’Institut du Gaz et du Pétrole de Moscou ( институт нефти и газа) et la mention 5 лет (5 ans)
Boîtier de laiton noirci avec éléments doré (tour de cadran, couronne, etc.)
Fond : Clipsé, gravé du numéro 020
Mécanisme : Zaria 1956H à quartz
Mentions sur le calibre : 1956, SU et logo de Zaria
Date de fabrication : 1990
Largeur sans couronne : 36mm
Largeur avec couronne : 34mm
Dimension de corne à corne : 39mm
Épaisseur : 10mm
Entre-cornes : 18mm

Au début du XXe siècle, l’Empire russe était l’un des principaux producteurs de pétrole du globe, occupant 30% du marché mondial (la consommation domestique était minime : presque tout le pétole était exporté). La révolution, la guerre civile et la nationalisation des compagnies pétrolières ont touché la filière. Après l’effondrement de sa production en 1918 (moins de 4 Mt), sa croissance reprend, d’abord lente jusqu’en 1925 (7 Mt) puis plus rapide (18,5 Mt en 1930 et 31 Mt en 1940), toujours très majoritairement à partir des gisements du Caucase en Azerbeïdjan, soit ceux de Bakou, Grosnyi et Maïkop.

Le pétrole de Bakou

Le besoin de personnel qualifié russe a débouché sur la création d’une faculté près de l’Académie des Mines de Moscou (décret du Conseil économique suprême du 4 septembre 1918). C’est le professeur Ivan Mikhaïlovitch Goubkine qui est nommé recteur. Un enseignement de qualité y a été donné tout au long des années ’20. Mais c’est à la fin de cette décennie, avec le lancement du premier plan quinquennal, que l’Institut allait revêtir une importance stratégique.
Le 17 avril 1930, le Présidium du Conseil économique suprême dissout l’Académie des Mines de Moscou pour créer six établissements d’enseignement technique supérieur, y compris l’Institut du Pétrole de Moscou situé dans le bâtiment de l’ancienne Académie des Mines, 6 avenue de Kalouga. Compte tenu de l’énorme travail pédagogique et organisationnel d’Ivan Goubkine, cet institut a reçu son nom.

Ivan Goubkine

Les facultés s’y sont dès lors multipliées (géologie  et exploration pétrolière, mécanique, etc) et dès le début, l’institut a lié enseignement, recherches scientifique et appliquée où se distinguèrent des scientifiques de renom. A partir de 1934, l’Institut axe ses recherches recherche sur la prospection des gisements des régions Volga-Oural, le développement des méthodes de forage dans la roche dure, de nouvelles méthodes de raffinage, etc.
En 10 ans, 1.436 ingénieurs de plusieurs spécialités ont été formés à l’Institut qui comptait de nombreux laboratoires, un musée, une bibliothèque de 72.000 volumes et un appareil de forage pédagogique construit dans la cour.

Au début de la guerre le personnel et les étudiants sont allés au front, ont rejoint les bataillons de  volontaires ou ont pris part à la construction de fortifications. En octobre 1941, l’Institut fut évacué à Oufa. En octobre 1942, une branche de l’Institut avait déjà recommencé à travailler à Moscou, dirigée par A.V. Topchiev, futur académicien, lauréat du prix Lénine et vice-président de l’Académie des sciences de l’URSS. Depuis mai 1943, l’essentiel de l’institut est revenu à Moscou, laissant une antenne à Oufa qui deviendra plus tard une université indépendante.
La reprise des travaux scientifiques a donné d’importants résultats dans les problèmes du placement rationnel des puits dans les gisements, de la déshydratation et du dessalage du pétrole, ainsi que du craquage catalytique. En récompense de ses travaux, l’Institut recevra pour son 25e anniversaire, le 26 mai 1945, l’Ordre du Drapeau rouge du travail
Suite aux destructions de la guerre, il faudra attendre 1950 pour retrouver le niveau de production de 1940. Derrière la reprise, se profile le déplacement des régions productrices : Volga-Oural ambitionne de devenir le Second Bakou. 34 gisements de pétrole et de gaz ont été découverts pendant la guerre, avec la participation active de l’Institut. Dans les années ’50, les gisements situés dans les région Volga-Oural représentaient environ 45% de la production totale de pétrole.

« Travailleurs du pétrole: Plus de pétrole pour la patrie!« 

L’industrialisation stalinienne (et notamment l’électrification) s’était faite sur base du charbon, dont les technologies étaient parfaitement maîtrisées en URSS. La production de pétrole avait certes massivement augmentée, mais moins que celle du charbon et la part du pétrole dans la consommation d’énergie avait diminué : de 1925 à 1938, la consommation énergétique de l’URSS est passée de 25,3 à 176,3 millions de tonnes d’équivalent charbon. La part du charbon est passée de 64,9% à 73,1%, tandis que celle de pétrole a baissé de 34,2% à 24,9%

En 1928, l’industrie soviétique du raffinage est toujours sommaire : ses produits se limitent à du kérosène (pour les besoins d’éclairage, de cuisson et de chauffage), un peu d’essence et beaucoup de fuel résiduel. Au début des années 1930, les tracteurs de l’agriculture collectivisée amorceront des débouchés pour les carburants (51.000 tracteurs construits en 1937). Ils seront relayés par les chars, camions et avions engagés dans la guerre mais jamais par les véhicules de transport routier car si, au cours des deux premiers plans, leur nombre sera multiplié par 100 (de 2.000 à 200.000 en 1938), leur part globale dans le transport restera modeste.

Cela changera avec les décisions du XXe Congrès du PCUS (février 1956, celui du « rapport Krouchtchev ») sur la restructuration du carburant et de l’équilibre énergétique du pays en faveur du pétrole et du gaz, primant sur le charbon, ainsi que sur la nécessité d’un développement rapide de l’industrie pétrochimique. Ces décisions vont encore augmenter et élargir le travail de l’Institut. En 1958, il est rebaptisée Institut de l’industrie pétrochimique et du gazière de Moscou Goubkine. Au printemps de 1961, l’institut a emménagé dans un nouveau bâtiment au 65 avenue Lenine.

Le gisement de Serebrovsky, RSS d’Azerbaidjan, 1978
L’institut du gaz et du pétrole

Entre 1964 et 1970, l’Institut a formé 7.247 spécialistes, dont 661 pour des pays étrangers.
Au cours de cette période, de nouvelles découvertes sont faites, touchant l’exploration par ondes sismiques. En 1970, des scientifiques de l’institut prouvent la possibilité de l’existence dans la croûte terrestre sous certaines conditions thermodynamiques des gaz naturels à l’état solide.

Les scientifiques de l’Institut ont travaillé en Chine, en Albanie, en Égypte, en Roumanie, au Vietnam, à Cuba et en Inde. Dans les années 50, l’Institut aide à mettre en place l’Institut du Pétrole de la République Populaire de Chine, et dans les années 60, le Centre de formation – Collège et l’Institut du pétrole et du gaz à Boumerdes, en Algérie. En 1977, l’institut a commencé à créer des complexes de recherche alliant le processus éducatif, production, sciences fondamentales et appliquées. Au cours de cette période, ses scientifiques ont apporté de nouvelles innovations. En 1974, un centre informatique entre en service, en 1978 de nouveaux bâtiments (d’enseignement mais aussi de logement pour le personnel et les étudiants) ainsi qu’un centre de loisirs sur la Volga et à Zăluceni, et une maison de retraite en Crimée.

1969, début de l’exploitation du gisement géant de Samotlor, le plus grand gisement pétrolier de Russie et l’un des dix plus grands au monde

La découverte de nouveaux grands gisements d’hydrocarbures (en Sibérie notamment), amène l’institut à décentraliser son enseignement. En 1980, pour les mérites de la formation du personnel et sa contribution au développement de la science, l’Institut a reçu l’Ordre de la Révolution d’Octobre. Le 18 décembre 1985, l’insittut est rebaptisé Institut moscovite du Pétrole et du Gaz Goubkine (Московский институт нефти и газа имени И.М. Губкина). Le 7 mai 1991 l’institut est transformé en Académie nationale du pétrole et du gaz, nommée d’après I.M. Gubkin (Государственную академию нефти и газа имени И.М. Губкина ) et c’est la dernière grande date « soviétique » de l’histoire de l’Institut.

En août 1998, sur ordre du ministère de l’éducation de la Fédération de Russie, l’Académie a été transformée en Université d’État du pétrole et du gaz de Russie Goubkine (Российский государственный университет нефти и газа имени И.М. Губкина). Aujourd’hui l’université collabore avec les plus grands groupes énergétiques russes comlme Gazprom, Rosneft ou Lukoil.

Le nouveau logo de l’institut

Sources:
https://fr.rbth.com/economie/79190-economie-petrole-russie
http://educationbro.com/fr/universities/russia/russian-state-university-oil-gas/
http://encyclopedie-energie.org/articles/le-d%C3%A9veloppement-%C3%A9nerg%C3%A9tique-de-l%E2%80%99union-sovi%C3%A9tique-de-1917-%C3%A0-1950