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Fabrique horlogère de Serdobsk

La Fabrique horlogère de Serdobsk (Сердобский часовой завод, СЧЗ) commence son histoire à partir du 17 novembre 1943, date à laquelle l’ordre n°404 du Commissariat du peuple à l’armement de mortier de l’URSS (dont relevait toute l’industrie horlogère) a été émis, ordonnant « d’organiser dans la ville de Serdobsk (région de Penza) une usine de production de réveils et d’horloges de table, lui donnant le nom de Fabrique d’État de Montres de Serdobsk N°5.
La production était fixée à 400.000 réveils miniatures et 100.000 horloges de table basées sur le mécanisme du réveil miniature. Le démarrage de la production était fixé pour le II trimestre de 1945.

La ville est sur la rivière Serdoba (traduit du mordovien signifie «cerf» ou «élan»).

La СЧЗ a été créée sur la base de l’équipement de la 2e Fabrique de Montres de Moscou et de la Fabrique de Montres de Tchistopol. Les premières pièces, les premières horloges, qui ont commencé à être produites en 1944, étaient de simple pendules à poids de type khodiki.

En sept ans, de 1948 à 1955, le bâtiment principal de l’usine a été construit. On y trouvait les ateliers n ° 1, 2, 4, 5, 7, 8. S’ajoutaient une chaufferie, des entrepôts, un stade, une crèche, un jardin d’enfants, une cantine, six immeubles résidentiels, une auberge de jeunesse.
En 1952-53, le СЧЗ a commencé à produire des horloges à sonnerie et à coucou. La gamme de produits s’est élargie en 1954 – un modèle de khodiki avec des yeux mobiles d’un chat dessiné sur le cadran et un kit pour enfants « Jeune horloger » se sont ajoutés à la gamme. En 1956-60, le bâtiment de l’atelier n°3, un jardin d’enfants, une maison de la culture, et plusieurs autres bâtiments résidentiels ont été construits.

En 1957, l’entreprise a commencé à maîtriser la production de ce qui deviendra un de ses produits les plus populaires: les horloges de table avec un mécanisme à ressort à 11 rubis pouvant fonctionner sept jours après remontage: le mécanisme 74122.
En Europe, de telles horloges sont appelées «horloges de cheminée». En Russie, où il n’y avait pas de cheminées, elles étaient étaient appelées «[horloge] de commode» ou «[horloge] de bureau» («комодных» ou «конторских»).
En raison de sa composante esthétique sous la forme d’un pied en pin massif et d’une lunette en métal doré, cette horloge était considérée comme un excellent cadeau collectif. C’était un cadeau classique pour des anniversaires, des fêtes pour l’ancienneté, une promotion ou un départ à la retraite, comme en témoigne souvent la gravure au dos du boîtier chromé. Certains modèles plus luxueux avaient un support cristal ou de pierre.

Ces trois modèle dans un catalogue de la fin des années ’70:

La première production n’aura pas de marque, jusque le logo de la fabrique sur le cadran,comme ci-dessous:

Ensuite, ce sera la marque ВОСХОД (Voskhod: le lever du soleil), puis simplement les initiales de la fabrique.

La gamme d’horloge de table basées sur ce mécanisme va s’élargir (pieds en métal, socle en verre, etc.) et elles prendront ce qui deviendra, le 23 mars 1963, la marque générique de la fabrique: МАЯК (Mayak: Phare).

En 1963 toujours, la production de la fabrique, depuis son ouverture, s’élève à 50 millions d’horloges et de pendules.
Depuis 1965, la production d’horloges murales électromécaniques a commencé. En 1969, l’entreprise a maîtrisé la production d’un nouveau mécanisme de montre électronique 59186, meilleur et plus fiable. Six à sept ans plus tard, commence le développement d’un mécanisme électronique plus précis 65186 qui répond au niveau technologique moderne. Dans le même temps apparait de nouveaux modèles de coucous, les «25-ЧГ» et «33-ЧГ».

En 1971-75, un nouveau bâtiment pour l’atelier d’outillage a été mis en service. En 1980, la pendule à coucou « Shalash » (Шалаш : cabane) a reçu le « Label de qualité ».
Vers 1975-1976, la Fabrique produit le mécanisme électromécanique conçu (et produit) par la Fabrique horlogère d’Orel, le Yantar 65181. Un grand nombre de pendules Mayak utiliseront ce mouvement, et notamment celles basée sur des faïences de la Fabrique de Gjel.

Une horloge Mayak en porcelaine de Gjel (collection B. Hanoï)

En 1981, un nouveau bâtiment d’assemblage d’une superficie de 10.000 mètres carrés a été mis en service, qui abritait les ateliers n°5 et n°13. La Fabrique produit alors son 100 millionème coucou!
En 1993, la production des horloges de type coucou atteignait 15 millions de pièces, dont plus d’un million étaient exportées dans 44 pays du monde. Serdobsk, était alors une petite ville industrielle comptant 35.000 habitants employés dans fabrique de lampes électriques (liquidée), une briqueterie (liquidée), une fabrique de Moissonneuse-batteuse (liquidée), un complexe pétrolier aujourd’hui à l’arrêt et une grande fabrique de machines qui sous-traite aujourd’hui pour l’industrie automobile.

yaLa СЧЗ a été liquidée comme les autres. À la fin des années 90 déjà elle ne payait plus ses ouvriers qu’en nature, avec des produits de la fabrique.
La fermeture définitive surviendra en 2004. Un incubateur d’entreprises et un centre commercial Mayak a été ouvert dans les anciens bâtiments industriels.