Alexandre Aleksandrovitch Fadeïev est né à Kimry le 11 (24) décembre 1901. Après le remariage de sa mère en 1907 et la famille déménage chez des parents en Extrême-Orient. Sympathisant actif des bolcheviks, il est envoyé en 1919 dans un détachement de partisans pour combattre les Armées blanches et les interventionnistes et est blessé au cours des opérations.
Il est nommé commissaire du régiment de l’Amour. Il est délégué du 10e congrès du parti communiste qui se déroule en mars 1921 à Moscou, quand a lieu la révolte de Kronstadt. Envoyé combattre ce soulèvement, il est blessé pour la seconde fois. Démobilisé, il retourne à Moscou et s’inscrit à l’Académie des mines. Parallèlement, il prend des responsabilités au sein du parti. Il s’intéresse aux discussions engagées par Lounatcharski ou Maïakovski sur la nouvelle poésie, va au théâtre et lit des revues littéraires.
En mission dans le sud, à Krasnodar en 1924, il commence à écrire le roman La Défaite qui retrace le sort tragique d’un détachement de partisans encerclés et écrasés par les Japonais et les cosaques blancs lors de la guerre civile russe en Extrême-Orient. Ce travail l’accappare au point qu’il abandonne ses activités politiques. Il s’installe en 1925 à Rostov-sur-le-Don et rédige des articles pour un journal local. Terminé en 1926, le roman est publié en feuilleton dans la revue littéraire Oktyabr. Il est salué par la critique et traduit en de nombreuses langues étrangères. En 1927, il commence Le dernier des Oudégués, un roman dont l’histoire se déroule pendant la guerre civile.
L’Association russe des écrivains prolétariens, créée en 1925 et dont il était secrétaire, est dissoute en 1932 et remplacée par l’ Union des écrivains soviétiques. Fadeïev approuve ce changement. Il occupe le poste de président de cette Union en 1938-1944. En 1945, il publie La Jeune Garde, livre sur l’héroïsme d’adolescents membres d’une organisation clandestine, roman qui obtient le prix Staline.
En septembre 1946, à la suite du scandale provoqué par la publication des œuvres de Mikhaïl Zochtchenko et Anna Akhmatova dans les revues Zvezda et Leningrad, le président de l’Union des écrivains soviétiques Nikolaï Tikhonov est démis de ses fonctions et Alexandre Fadeïev se voit nommé à sa place. Jdanovien et stalinien, il animera des attaques contre Sartre ou Pasternak, et écrira nouvelle version de La Jeune Garde, où le rôle joué par le parti communiste se trouve renforcé.
Proche de Staline, il est récompensé de l’ordre de Lénine en 1949. Actif jdanovien, il est fondateur et président de l’Union des écrivains soviétiques, de 1946 à 1954. Par ailleurs, il assure un rôle important au Conseil mondial de la paix. Il est député au Soviet suprême de l’Union soviétique du 10 février 1946 jusqu’à sa mort.
Réprouvant la déstalinisation, il se suicide d’un coup de révolver dans sa maison de campagne de Peredelkino, près de Moscou le 13 mai 1956. La lettre d’adieu de Fadeïev, adressée au Comité central du PCUS, saisie par le KGB n’est publiée qu’en 1990. Il y est écrit : « Je ne vois pas la possibilité de continuer à vivre, puisque l’œuvre, à laquelle j’ai consacré ma vie, est anéantie par l’ignorance et l’arrogance du parti et maintenant ne peut plus être corrigée. »
Oeuvres de Fadéev:
Une exposition qui a eu lieu à Moscou en 2010, et qui présentait des objets du quotidiens des écrivains soviétiques ayant écrits des oeuvres mémorables pendant la guerre, présentait cette montre ayant appartenu à Alexandre Fadéev:
Tout indique une Звезда (Zvezda, étoile) de la Fabrique de Montres d’Ouglitch: