Evgueni Morgounov et sa Vympel

Evgueni Aleksandrovitch Morgounov (Евге́ний Алекса́ндрович Моргуно́в) est un acteur soviétique, né le 27 avril 1927 à Moscou et décédé le 25 juin 1999 dans cette ville. Il s’est fait connaître avec les rôles dans les comédies, notamment celles de Leonid Gaïdaï.
En 1941, à l’âge de quatorze ans, il a commencé à travailler à l’usine de fabrication de matériel d’usinage Frezer, reconvertie à cette époque en usine de fabrication d’obus. Il participait également à des spectacles amateurs. En 1943, il a adressé une lettre à Staline, en demandant de l’aider à réaliser son rêve de devenir comédien ; il y précisait vouloir marcher dans les pas de Stanislavski et Nemirovitch-Dantchenko. À la suite de cela, une lettre du Kremlin fut adressée au directeur de son usine, avec la recommandation d’envoyer l’ouvrier Morgounov au théâtre Taïrov, en tant qu’acteur.
Il a ensuite fait ses études à l’Institut national de la cinématographie dans la classe de maître de Sergueï Guerassimov. Diplômé en 1948, il intègre la troupe du Théâtre national d’acteur de cinéma où il reste jusqu’en 1951. Puis, il devient acteur du théâtre Maly en 1951-1953 pour de nouveau revenir au Théâtre national d’acteur de cinéma.

Sa carrière au cinéma commence avec le rôle du traître Stakhovitch dans l’adaptation du roman d’Alexandre Fadeïev La Jeune Garde de Sergueï Guerassimov en 1948. Il a joué ensuite dans plusieurs films, sans jamais se faire remarquer vraiment. Le succès lui vint avec les comédies de Leonid Gaïdaï, où il a formé le trio mythique avec Youri Nikouline et Gueorgui Vitsine: Les Fabricants de gnôle (1961), Opération « Y » et autres aventures de Chourik (1965) et La Prisonnière du Caucase ou les Nouvelles Aventures de Chourik (1966). Morgounov a incarné le personnage de Byvaly – le truand sans gêne, usant volontiers de sa force, dont la corpulence engendre toute sorte de situations comiques. Après la sortie du film, l’acteur jouissait de la popularité d’un héros national. Les gens étaient si contents de le voir en vrai, qu’on lui faisait cadeau de ses achats au marché et les chauffeurs de taxi l’emmenaient gratuitement2. Il a joué Byvaly pour la dernière fois dans La Comédie des jours depuis longtemps révolus (1980).

Artiste émérite de la RSFSR en 1978, il s’est essayé comme réalisateur, avec l’adaptation de la nouvelle de Mikhaïl Cholokhov À propos de Koltchak, de l’ortie et du reste sortie en 1963 sous le titre Quand les cosaques pleurent, mais il n’a plus renouvelé cette expérience. On peut noter sa prestation dans Les Trois Gros en 1966 et La Porte Pokrovski en 1982.

L’acteur souffrait du diabète sucré. Malgré plusieurs alertes, il négligeait sa santé, ne suivait pas de régime, abusait fréquemment de l’alcool et fumait. Il a frôlé l’amputation à plusieurs reprises. Après deux infarctus du myocarde et un accident vasculaire cérébral, il est mort des suites d’un deuxième AVC, le 25 juin 1999.

L’acteur a longtemps porté une montre Poljot  » Vimpel » munie d’un bracelet de métal doré. On peut la voir dans La Prisonnière du Caucase. La montre est particulièrement bien vue sur la main de « Byvalov » dans la scène de l’inoculation. Il y a eu deux propositions d’identitication de la montre – mais il s’agit toujours d’une variante de la 2209 de la 1ère Fabrique de Montres de Moscou, une gamme qui a porté la marque spécifique Vimpel avant 1964, et la marque générique Poljot à partir de cette années.

Deux propositions d’identification selon deux sources différentes:

Source 1: https://kronostime.ru/blog/chasy-iz-sovetskogo-kino
Source 2: https://dzen.ru/a/XbAcGApFGACtmFS0