Tchaïka 1601A « motocross »

(collection B. Hanoï)

Montre pour jeune, mécanique, sans seconde, de la Fabrique de Montres « Tchaïka », à Ouglitch
Marque : Chaika, (Tchaïka, « Mouette »)
Boîtier de laiton chromé sur-dimentionné, type 1001, avec bouclier anti-magnétique et fond clipsé
Gravure sur le fond : 294196
Mécanisme : Tchaïka 1601A à 17 rubis
Mentions sur le calibre : 17 JEWELS sur un pont, logo Tchaïka sur la platine. Mécanisme strié.
Date de fabrication : Années ’80
Diamètre sans couronne : 31mm
Largeur avec couronne : 32mm
Épaisseur : 8mm
Entrecornes : 18mm

Au catalogue général 1987 page 92:

L’intérêt pour le motocross a été grand en URSS, avec des milliers et des milliers de fans assistant aux manches du Grand Prix et une poignée de très bons pilotes soviétiques en compétition. En motocross, les premières apparitions des Soviétiques aux GP courus en Europe de l’Ouest datent de 1957 et le Moscovite Victor Arbekov, quatrième au championnat du monde 1964 pour sa première saison, devient, en 1965, le premier des trois champions du monde soviétique après une saison courue en grande partie sur des CZ tchèques. Cette année-là, Victor Arbekov bat Joël Robert et remporte le GP d’URSS à Léningrad, devant 100 000 spectateurs.

Victor Arbekov
Insigne du championnat de 1960

En 1964, sur les 24 pilotes classés en 250 cross, quatorze utilisent des motos venues des pays de l’Est dont huit CZ tchécoslovaque. L’URSS aurait bien voulu briguer le titre mondial, non seulement avec ses pilotes mais aussi avec ses machines. La Fabrique de motos de Kovrov produit une 250cc de cross à 100 % soviétique qui avait une parenté évidente avec la CZ. Mais si sa technique était à la pointe de l’évolution, sa réalisation n’a pas le même niveau : carters coulés au sable à peine ébarbés et cylindre fini à la lime…  Elle finit sa carrière en URSS avec les pilotes locaux n’ayant pas les moyens d’acquérir une CZ ou une Jawa (également tchécoslovaque).

L’URSS a organisé 18 Grands Prix de 1962 à 1985 dans la catégorie 250, dans laquelle les pilotes soviétiques principalement, et si Torsten Hallman a remporté les victoires en 62, 67 et 68, c’était souvent un pilote local qui volait la victoire dans ces premières années. Quatre Soviétiques se sont imposés à domicile dans la catégorie 250, Viktor Arbekov en 1966, Vladimir Kavinov en 1969, Anatoly Ovchinikov en 1976, Guennady Moïsséev en 1977 et Kavinov à nouveau en 1980. Un seul Grand Prix 125cc a été organisé en URSS, en 1983, avec la victoire de la légende italienne Michele Rinaldi sur le circuit de Leningrad.

Moïsséev dans ses oeuvres

Avec trois championnats du monde de motocross et 14 victoires en Grand Prix, Guennady Moïsséev est sans conteste le plus grand pilote soviétique. Né dans le district de Gatchina de l’Oblast de Leningrad, il avait décidé de se lancer dans le motocross après avoir assisté à la manche du championnat du monde de motocross qui s’était tenue à Leningrad en 1964. La même année, il a été admis dans la section motocross du Palais des Pionniers de Leningrad. Il a participé à sa première épreuve du championnat du monde en 1967 et a remporté le championnat national russe de motocross 250cc en 1970.

En 1974, il a été champion du monde dans la catégorie 250cc sur une moto autrichienne KTM (KTM Sportmotorcycle AG). Il a obtenu le titre lors de la dernière course, dans la lutte avec l’autre prétendant au titre, Jaroslav Falta. En 1976, il a perdu de justesse le championnat du monde 250cc pour un point face à la légende finlandaise Heikki Mikkola, triple champion du monde de motocross. Moïsséev a remporté deux autres championnats du monde 250cc en 1977 et 1978, toujours au guidon de motos KTM. Moïsséev a remporté 14 Grand Prix de Russie (10 pour Arbekov et 8 pour Vladimir Kavinov, le troisième grand pilote soviétique).

Enveloppe préaffranchie soviétique en l’honneur du motocross
Moisséev en couverture de Soviet Life

En 1978, il a fait partie de l’équipe russe victorieuse du Motocross des Nations. Moïséev a remporté une course pour la dernière fois en 1979, lorsque des frictions sont apparues entre la Fédération de motocyclisme de Russie et l’usine KTM. En conséquence, KTM a retiré son soutien à l’équipe russe. Sans motos de compétition, l’équipe soviétique ne pouvait plus rivaliser avec les équipes de course d’usine d’Europe occidentale et du Japon.

Moisséev, comme de nombreuses stars du sport soviétique, était militaire et a atteint le rang de major. Sa forme physique extrême combinée à des tactiques d’équipe en ont fait un concurrent redoutable. Après s’être retiré de la compétition, Moisséev est devenu entraîneur de motocross. En 1977, Moisséev a été décoré de l’Ordre de la bannière rouge du travail et, en 1978, il a reçu le titre honorifique de « Maître honoraire des sports ». En décembre 2000, il a été élu président de la Fédération russe de motocyclisme.

L’URSS a également remporté le Motocross des Nations à deux reprises, la première fois à Kichinev, en 1968 et à nouveau en 1978. Après l’effondrement de l’URSS, les pilotes russes ont disparu des championnats du monde de motocross pendant de nombreuses années.