C’est une statue en bronze d’un soldat de l’Armée rouge qui porte un enfant sur un bras, pointe le sol de son épée et foule de son pied une croix gammée brisée. Elle rappelle le geste d’un soldat soviétique qui a risqué sa vie pour sauver celle d’une fillette allemande prise sous le feu lors de la bataille de Berlin, le choix de ce symbole porte ce message: l’armée soviétique est venue écraser les nazis et non le peuple allemand.
Cette statue culmine Le Mémorial soviétique du Treptower Park, à Berlin. Ce mémorial est dédié aux 10,7 millions soldats de l’Armée rouge tombés lors de la Seconde Guerre mondiale. Érigé en mai 1949, il fut construit à l’initiative de l’Armée soviétique et est l’œuvre d’artistes d’URSS. Le mémorial abrite également la sépulture de 4 800 soldats soviétiques, tués au cours des derniers jours de la bataille de Berlin en mai 1945.
La construction du mémorial a fait l’objet d’un concours organisé par l’Armée d’occupation soviétique. Cinquante-deux projets ont été déposés. C’est le projet d’une association d’artistes qui, en juin 1946, a été choisi. L’architecte Iakov Bielopolski, le sculpteur Ievgueni Viktorovitch Voutchetitch, le peintre Alexandre Gropenko et l’ingénieur Sarra Valerius participèrent à la construction du mémorial du Treptower Park dont les travaux s’achevèrent en mai 1949.
Le marbre et les pierres utilisés pour la construction proviendraient en grande partie de la nouvelle chancellerie voulue par Hitler inaugurée en 1938 et détruite en 1945.
Le Mémorial forme un complexe de 10 hectares qui s’ouvre sur l’allée Pouchkine, on passe sous une grande porte en granite. Des textes sur des bas-reliefs, disent, en allemand et en russe, « Gloire éternelle aux héros qui sont tombés pour la liberté et l’indépendance de la patrie socialiste ». Ensuite vient un parvis sur lequel figure une statue de trois mètres de hauteur. Il s’agit d’une statue de la « Mère Patrie ». Elle représente une femme pleurant son enfant mort pour la Patrie.
Le cimetière commence à cet endroit. Il s’étend derrière deux gigantesques drapeaux abaissés, en granit rouge, gardés par des soldats agenouillés. Celui de gauche est âgé, celui de droite est plus jeune. En grand apparat et armés, ils rendent hommage à leurs camarades et gardent leurs tombes.
Deux rangées de huit sarcophages représentent chacun les seize républiques qui composaient alors l’Union soviétique. Des bas-reliefs sur les sarcophages représentent les guerres menées par le peuple soviétique. Y figurent également des citations de Staline, à droite en russe et à gauche en allemand.
Au bout de l’axe se dresse la statue en bronze d’un soldat de l’Armée rouge du sculpteur Evgueni Voutchetitch qui porte un enfant sur un bras, pointe le sol de son épée et foule de son pied une croix gammée brisée. L’enfant symbolise le peuple innocent qui peut espérer un avenir meilleur dans les bras du sauveteur. Sous la statue se trouve une coupole accessible où une mosaïque est visible.