Eisenhardt (Poljot 2414)

Voici une Eisenhardt autrichienne emboîtant un calibre 2414 de la 1ère Fabrique de Montres de Moscou.

Les Eisenhardt sont les cousines des Junghans.
Junghans nait en 1861 à Schramberg, une petite ville de Forêt-Noire, lorsque Erhard Junghans et son beau-fils Jakob Zekker-Tobler, lancent une activité de production de pièces détachées pour l’industrie horlogère. Rapidement, le haut niveau de finition des pièces rend l’entreprise célèbre au sein de la sphère horlogère. Ce n’est qu’en 1866 que les horlogers de l’entreprise commencent à produire et assembler les premières montres portant la marque Junghans.
Junghans développe de nombreux brevets et processus de fabrication, qui donne à l’entreprise une avance en termes de qualité et de finition.
En 1903, Junghans est le plus important fabricant de montres au monde. Avec plus de 3000 salariés, l’entreprise fabrique, à l’époque, plus de 3 millions de montres chaque année.
En 1920, une succursale est fondée à Vienne.
En 1927 commence la production de montres-bracelets.
En 1931 est constituée la société Gebrüder Junghans Wien, comme filiale autrichienne de la Gebrüder Junghans AG, au 8 Hermanngasse, dans le 7e arrondissement de Vienne, dans un bâtiment art nouveau datant de 1912.

La société viennoise est dirigée par Carl Eisenhardt.
A la mort de Carl Eisenhardt, en 1935, son fils Karl Eisenhardt, administrateur de la société depuis 1932, reprend la succursale.
Le 2 janvier 1940 (avec effet au 31 décembre 1939) la Gebrüder Junghans Wien est dissoute.
Tous les actifs et passifs ont été transférés à l’usine principale de Schramberg.
La succursale de Vienne devenait une assemblée économiquement dépendante.
Au début de la Seconde Guerre mondiale, des horloges de cuisine, montres-bracelets et réveils étaient encore produits, mais ils cédèrent la place à la production de guerre.
Au cours de ces années, 150 personnes travaillaient au 8 Hermanngasse.
La société va reprendre ses activités après guerre.

La date de la fondation de la société Dr. Karl Eisenhardt & Söhne, également basée au 8 Hermanngasse, par le directeur de la Gebrüder Junghans Wien, est inconnu.
J’en retrouve une trace en 1962, dans un document portant le logo Junghans

Eisenhardt va déposer la marque Senar et produire des marques sous non nom en emboitant des mécanismes français, (Parrenin), suisses (ETA, Valjoux et AS), allemand (PUW)… donc soviétiques.

Un chronographe Eisenhardt emboîtant un Valjoux 7733
Une Eisenhardt emboîtant un ETA 2783

Les deux sociétés, Junghans Wien et Eisenhardt & Söhne, cessent leurs activités au même moment, en 1989.
Le bâtiment de la Hermanngasse porte encore aujourd’hui l’enseigne Junghans.