La Raketa « Big Zéro » est un modèle iconique, très collectionné, et qui a fait l’objet d’un grand nombre « d’hommage », d’imitation, de « frankenisation » (mélange de pièces authentiques et rapportées pour recomposer une montre vendable, ou parfois mélange de vrai et de faux), et de faux purs et simples.
Les grands chiffres 0, 3, 6 et 9, les grands triangles de son index, ainsi que ses larges aiguilles pourraient donner crédit à la rumeur voulant qu’à l’origine elle ait été conçu pour des malvoyants.
Une légende (qui connait quelques variations) veut que, lors d’un voyage officiel de Mikhaïl Gorbatchev en Italie, des journalistes lui ont demandé ce que signifiait la Perestroïka pour l’URSS. Gorbatchev a répondu que les Russes avaient recommencé leur vie à partir de zéro et, joignant le geste à la parole, il a montré le chiffre “0” affiché à la place du “12” sur sa montre “Raketa”.
Le mécanisme est toujours le 2609HA (parfois marque R 2609HA pour les modèles d’exportation).
Le boîtier classique est le 511 et le cadran classique a la référence 632:
Le dessin original, de 1979
Mais le succès aidant, la gamme s’est vite diversifiée…
Outre le fait qu’il y a des modèles au marques export (au marquage en anglais plutôt qu’en russe et en cyrillique), il existe le modèle plaqué or:
Et avec un cadran noir:
Il existe aussi un modèle plus petit avec un boîtier différent:
Autour de 1990-1992, Raketa a aussi produit les modèles suivants:
1° Aux armes de la République Socialiste Fédérative Soviétique de Russie (parfois surnommée « prolétarienne » par les collectionneurs)
2° Perestroïka (c’est une montre commercialisée par Peterhof, une société liée à la Fabrique de Montres de Petrodvorets dont les produits étaient destinés aux touristes.
3° Cadran en néphrite avec marquage noir
4° Cadran en néphrite avec marquage blanc
5° Cadran en jaspe avec marquage doré
Voir ici pour les Raketa en jaspe et en néphrite
6° Montre de gousset
7° Une Big Zero publicitaire « Lenwest » (marque de chaussures).
Il s’agit d’un des premiers joint venture à s’être installé à St Petersbourg en 1988/89. Dans l’actionnariat, on retrouve la marque de chaussures ouest-Allemande Salamander.
S’éloignant des codes (chiffres plus fins), une série limitée à 199 exemplaires produites en 1990 pour l’Académie des sciences à Léningrad.
Une production de Raketa « Big Zéro » a été réalisée chez Slava SA, à Besançon. Le marquage du cadran diffère: механизм CCCP (« mécanisme URSS ») plutôt que la formule habituelle cделано в cccp (« fabriqué en URSS »).
Enfin, Raketa (parfois sous la marque Peterhof) a repris les codes de la Big Zéro pour une montre à quartz:
L’inspiratrice de la « Big Zéro » pourrait avoir été cette montre de la marque ARSA. Auguste Reymond S.A. était une société suisse (aujourd’hui propriété du groupe Swatch) devenue célèbre pour ses montres en braille.
Suite à ce succès, Slava a aussi produit sa version de la « Big Zéro ».
D’autre Big Zéro sont apparues chez Raketa après la fin de l’URSS.
Vremia et à sa suite, une série de marques italiennes plus où moins éphémères ont produits des montres s’inspirant avec plus ou moins (généralement moins) de bonheur de la Big Zéro:
Au début des années ’90, c’est une véritable marée de prétendues « Big Zéro » qui a déferlé. En Russie et en Ukraine, des Raketa ordinaires mais avec un boitier 511 et un mécanisme 2609HA étaient remontées avec de faux cadrans « Big Zéro ». Ceux-ci se reconnaissent généralement à leur impression moins précise. En outre, ces bricolages ont rarement les bonnes aiguilles et la bonne couronne. Des cadrans « Big Zéro » fantaisistes sont également apparus (avec des couleurs et des inscriptions diverses).
Quelques articles et publicités vantant la « Big Zéro » à la fin des années ’80 et au début des années ’90