Poljot « Komsomol de Mongolie »

(collection B. Hanoï)

Poljot de la 1ère Fabrique de Montres de Moscou avec le logo de la Ligue de la Jeunesse Révolutionnaire Mongole.
Boîtier : Laiton chromé, type 1401
Type de fermeture du fond : à bague (6 mors)
Gravure sur le fond : 6348
Mécanisme : Poljot 2614.2H ou 2616.H
Date de fabrication : Années ’70
Diamètre sans couronne : 35mm
Largeur avec couronne : 38mm
Dimension de corne à corne : 42mm
Épaisseur : 10mm
Entre-cornes : 18mm
Remarque: manque une partie au mécanisme (ce qui ne l’empêche pas de fonctionner)

C’est en 1911 que la Mongolie extérieure avait profité de la révolution en Chine pour proclamer son indépendance. Le Bogdo-Gegheen, chef religieux, devint khan de Mongolie et cumula désormais dans sa capitale, Ourga, le pouvoir spirituel et le pouvoir temporel. Le pays est misérable, l’état sanitaire de la population catastrophique, et le régime est une théocratie appuyé sur une aristocratie. Quand en 1918, le pouvoir soviétique s’installe en Bouriatie voisine, le Bogdo-Gegheen voulu s’appuyer sur les Russes blancs qui avaient à leur tête le baron Ungern von Sternberg. Ce personnage fantasque et sanguinaire se prenait pour une réincarnation de Gengis khan, il rêve de reconstituer l’empire mongol.

Bogdo-Gegheen, hiérarque du bouddhisme mongol, 7e réincarnation du lama Taranatha
Le Baron Ungern-Sternberg
La trreur blanche à Ourga

Face à lui, il aura l’armée révolutionnaire fondée par Sükhe Bator. Celui-ci, issu d’une famille pauvre, est entré à 19 ans, en 1912, dans l’armée mongole. Devient rapidement sous-officier il rassemble fin 1918 autour de lui d’anciens militaires pour préparer une révolution.

En 1919, son groupe rejoint celui de Horloogiyn Choybalsan et ils forment ensemble le Parti du Peuple, la Ligue de la Jeunesse Révolutionnaire, un gouvernement provisoire et une armée révolutionnaire de 400 hommes avec Sükhe Bator comme commandant et Choybalsan comme commissaire politique.
En mars 1921 l’armée révolutionnaire s’empare de Altanbulag qui devient la capitale provisoire du mouvement. L’armée d’Ungern attaque Altanbulag  le 6 juin mais la ville résiste. L’armée révolutionnaire, aidée par l’Armée rouge contre-attaque: le 6 juillet Ourga est prise et le gouvernement révolutionnaire s’y installe.

La Ligue de la Jeunesse révolutionnaire a, à cette époque, autorité sur tous les domaines de la vie du pays. Elle compte alors parmi ses membres  le poète, écrivain et linguiste Tsendiin Damdinsüren. Sa première assemblée plénière se tient en juillet 1922, la Ligue y proclamant sa volonté d’installer une république démocratique.

Sükhe Bator
Choybalsan

Les révolutionnaires mongols étaient souvent plus nationalistes que communistes, à l’exception de Choybalsan et de son groupe. Des purges vont alors resserrer le pouvoir des communistes.

En 1923, Horloogiyn Dandzan succède à Sükhe Bator, mort empoisonné par des moines. Dandzan pense pouvoir mener une politique nationaliste, mais les remarques anti-soviétiques qu’il tient lors du 3e congrès du Parti en 1924 conduisent à son arrestation par des militants de la Ligue de la Jeunesse Révolutionnaire conduits par Choybalsan. En moins de 24 heures il est jugé et exécuté. Choybalsan devient alors commandant en chef de l’armée.
Le Bogdo-Gegheen, privé de presque tous ses pouvoirs politiques, mais yaant gardé ses prérogatives religieuses, meurt en 1924. C’est la proclamation de la République populaire de Mongolie dont la capitale est rebaptisée Oulan Bator (« héros rouge », en fait Sükhe Bator). La propriété privée est limitée, le développement des coopératives encouragé, les pouvoirs de la religion limité, les grands féodaux expropriés. Un soulèvement menés par des nobles et des moines durera deux ans et mobilisera environ 30.000 personnes. L’écrasement de la contre-révolution en 1930 s’accompagne d’une critique du « gauchisme » dans le parti qui adoucit un temps sa politique.
Commencent alors une phase de grands progrès sociaux et industriels: débuts de la radio, entrée en service du combinat industriel d’Oulan Bator, lutte contre l’illettrisme, construction d’une ligne de chemin de fer entre Oulan Bator et Nalayh, développement d’un service médical, etc.
1937 est l’année de la grande purge antireligieuse: des dizaines de milliers de moines sont emprisonnés et des milliers massacrés. 6000 édifices religieux sont détruits.
En 1939, les forces soviéto-mongoles écrasent l’armée japonaise à Khalkhyn Gol : sur les 38.000 militaires japonais entrés en Mongolie, 18.000 sont tués. Cela dissuadera le Japon de s’en prendre à l’URSS.

Joukov et Choybalsan sur le champ de bataille de Khalkhyn Gol

En 1947 : Tsedenbal annonce le premier plan quinquennal prévoyant un doublement du cheptel ;  une ligne de chemin de fer relie Oulan Bator et l’URSS et une vaste campagne d’alphabétisation est couronnée de succès.
Choybalsan meurt en 1952, Tsedenbal devient le nouveau président du Conseil des ministres.
Le Trans-mongolien est achevé en 1955 l’ouverture d’une ligne de chemin de fer entre Oulan Bator et la frontière chinoise.

Le trans-mongolien traversant le Gobi

Une nouvelle civilisation urbaine commence à émerger. Le collectivisation de l’élevage s’inscrit dans ce cadre. Elle vise à réduire progressivement les troupeaux, à sélectionner les races les mieux adaptées aux différentes régions, à promouvoir la culture des plantes fourragères pour passer les difficiles périodes hivernales, et à utiliser rationnellement les pâturages. La réduction du nomadisme permet l’implantation de centres médicaux et vétérinaires, d’écoles et de services postaux qui serviront de points d’ancrage autour desquels se sédentariseront les éleveurs. 
Le 22 octobre 1971, La Ligue de la Jeunesse Révolutionnaire fête en grandes pompes ses 50 ans. Le combinat d’Erdenet devient opérationnel, exploitant le premier gisement de cuivre d’Asie, il deviendra  un des plus importants du monde et la ville nouvelle, fondée en 1975, deviendra la deuxième du pays. En 1984, Tsedenbal, malade, est remplacé par Batmönh à la tête du Parti et de l’État. Celui-ci dénonce l’esprit bureaucratique etc signe avec Gorbatchev un programme de coopération à long terme.

La mine et la ville d’Erdenet
Médaille pour les 50 ans de la Ligue de la Jeunesse Révolutionnaire de Mongolie

De 1971 à 1990, la Mongolie a bénéficié d’un taux de croissance moyen de 5,5% par an, sans inflation ni chômage, mais ces performances ont été obtenues grâce à des prêts consentis par l’URSS et le développement industriel concerne surtout des industries extractives.
En 1987, c’est le début d’une perestroïka pour la Mongolie. L’interprétation dogmatique du socialisme des années 1950-1980 est dénoncée. En 1990 commencent les manifestations réclamant la séparation du Parti et de l’État et la démission des dirigeants communistes. Lors d’une réunion du Comité central du Parti, tous les membres du Bureau politique ainsi que 13 membres du Comité central démissionnent. Le Parlement modifie la constitution et adopte une nouvelle loi électorale; le Parti cesse d’avoir un rôle dirigeant. Le Parlement légalise les autres partis politiques Les premières élections donne une écrasante majorité à l’ancien Parti du Peuple rénové. Byambasüren est nommé Premier ministre. L’assemblée décide d’une transition vers l’économie de marché.
En 1996, l’Alliance démocratique gagne les élections au Parlement; le Parti du Peupleentre dans l’opposition, après 75 ans de pouvoir ininterrompu… mais il remporte l’élection présidentielle de 1997. Il reviendra au pouvoir en 2000. Il y est toujours…