La ville de Zlatoust a été fondée dans l’Oural en 1754, lors du développement des fabriques de fer implantées le long de la rivière Ay, à 160 kilomètres de Tchéliabinsk. Au début du 19e siècle, c’est à Zlatoust qu’étaient produit les sabres des cavaliers et officiers de l’Empire russe, ainsi que les premières pièces d’artillerie. Encore aujourd’hui, la production d’armes blanches reste une spécialité de la ville.
En 1918, les soviets prennent le contrôle de la ville. Au milieu des années 1920, la ville a commencé un vaste programme de constructions industrielles et civiles. En 1929, l’hôpital de la ville est achevée, et c’était la plus grande institution médicale dans l’Oural. La même année, un réservoir est construit sur la rivière Bolshoi Tesme et le premier système d’alimentation en eau de la ville est mis en service.
Le développement économique de Zlatoust en tant que centre de métallurgie de haute qualité s’est poursuivi. En 1931, de l’acier à roulement à billes a été fondu pour la première fois en URSS à l’usine métallurgique de Zlatoust. Au début de la guerre, la grande usine métallurgique de Zlatoust était encore la seule usine du pays à produire de l’acier de haute qualité. C’est pour cette raison que la ville est choisie comme lieu d’accueil pour les travailleurs et les équipements de la Première Fabrique de Montres de Moscou, lorsqu’ils évacuent la capitale en 1941, à l’avance des armées hitlériennes, suivant l’ordre du Commissariat du Peuple de l’URSS aux Machines Générales du 22 octobre (qui devient le 26 novembre, ce commissariat devient le Commissariat du Peuples de l’URSS aux Mortiers).
Le 28 novembre, l’évacuation était en prête. Devaient partir au-delà de l’Oural 1260 machines, une quantité significative de pièces et de matières premières, ainsi que 296 travailleurs spécialisés. Le 30 novembre, une séance d’adieu est donnée au Théâtre Dramatique, on y joua Le malheur d’avoir trop d’esprit, la célèbre comédie d’Alexandre Griboïedov. Cette satire de l’aristocratie qui datait de l’ancien régime était très populaire en URSS, et son auteur, qui avait des sympathies pour les décembristes, honoré.
Le 25 décembre la production de fusées chronométriques N24 (dispositif faisant exploser les obus un temps choisi après le tir) commence. L’assemblage de mécanisme de montre de Type 1 commence en février est principalement confié à une nouvelle main d’oeuvre formée dans la fabrique, principalement des adolescents de 14-16 ans. En février sort premier lot de produits horlogers : 1300 pièces dont des horloges pour tank (de type ТЧ), pour avions (de type АВР et de type АЧО). La Fabrique est baptisée « Fabrique N° 834 de la 5e Direction principale du Commissariat du peuple à l’armement en mortier de l’URSS ».
Le 29 avril 1942 la fabrique est pleinement opérationnelle. Ce succès valu à 16 ouvriers et 10 employés de la fabrique d’être récompensés de l’Ordre de Lénine. Mais elle est dispersée dans plusieurs site de la ville (une école, le théâtre, le garage d’une grande menuiserie, etc.
En juillet, la fabrique atteint les objectifs prévu par le plan national pour toutes les articles. Elle se concentre sur la production de montres pour tanks et pour avion, mais produit aussi des chronomètres de marine. Le 5 février 43, lorsque les ouvriers et les équipements retournent à Moscou, la production continue à Zlatoust. La nouvelle Fabrique gagne, en avril la première place dans la compétition de l’industrie aéronautique.
Malgré les difficultés, la Fabrique de Zlatoust produisit pendant la guerre 303.263 montres et 14.449.940 fusées pour obus. Les horloges de Zlatoust équipèrent 92% des tanks soviétiques, et 98% des avions soviétiques étaient équipés de chronomètres d’aviation de type АЧХО fabriqués à Zlatoust.
Toute la ville de Zlatoust était un arsenal : on y a produit pendant la guerre 1,58 million de tonnes d’acier, 1,4 million de tonnes de métal laminé, 13,8 millions d’obus et de mines, 109.500 mitrailleuses, 41.800 canons (dont ceux équipant les Il-2 « Stourmovik »). Parmi les évacués de Zlatoust, les célèbres armuriers de Toula qui avaient apporter leurs machines et leur savoir-faire à la Fabrique de Machines de Zlatoust.
Après guerre, la production de montre de gousset reprend: un premier lot de 3.000 montres est produit. Ces montres seront produites jusqu’en 1962. La fabrique produit aussi des chronomètres et continue à produire des horloges d’aviation. Elle prend officiellement le nom de Fabrique de Montres de Zlatoust (Златоустовский Часы Завод, ЗЧЗ).
En novembre 1947, le ministère de tutelle, fait transférer une partie des travailleurs, équipements et fournitures de Zlatoust vers la toute nouvelle Fabrique de montres de Tcheliabinsk. Au même moment, il est décidé de construire un grand immeuble à Zlatoust pour que la Fabrique de montres y concentre ses activités. En 1948 la fabrique produit ses premières horloges de burau. De 1948 à l’an 2000, 6.306.422 horloges de ce type seront produites à Zlatoust. En 1951 commence la production de И-29 (mécanismes d’enregistrement de vol) et И-30 (mécanisme horloger pour canons-mitrailleurs). En 1953 c’est la production de montres pour aveugle qui commence, elle va durer jusqu’en 1960.
La construction de la nouvelle usine commence en 1954. En 1956, la première chaîne de montage commence à y tourner. En 1957 commence la production de curvimètres. Le premier plan prévoit la production de 18.700 pièces. La fabrique en produira, de ce moment à l’an 2000, 2.784.500. Toujours en 1957, la fabrique célèbre la production de son millionième chronomètre. En 1958, la fabrique produit des Pobeda avec l’aide la 1FMM. Cette même année, 93.400 montres de poche sortent de la la fabrique. En 1959, les concepteurs de l’usine concoivent un timer de machine à laver et une horloge d’automobile. La production commence aussitôt avec 42.800 pièces pour la fabrique des automobiles Moskvitch – cette production va se poursuivre, massivement jusqu’en 1965, plus modestement jusqu’en 1974.
Le 3 août 1960 entre en service un atelier de fabrication métalliques qui produira divers biens de consommations (lampes à pétrole, cuisinières électriques, récipients métalliques, etc.).
Le août 1962, la construction de la nouvelle usine est achevée et toutes les ateliers de production y sont rassemblés. Cette année, la fabrique produit son nombre record d’horloges automobiles (54.800 pièces). En 1963, un atelier de production de machines-outils est créé dans l’usine, qui met au point la tour semi-automatique C-175, largement utilisé dans les ateliers de le fabrique, puis dans toutes les fabriques horlogères soviétiques. En 1964, la fabrique produit sa 500.000e horloge de table et son deux millionième chronomètre. En mars 1968, elle commence la production d’une nouvelle génération de chronomètres. En 1969, la millionième horloge de table est sortie de la chaîne de montage. L’usine adopte, pour ses produits de consommation, la marque Agate.
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