En 1935, l’URSS achète des chronographes d’aviation suisse du modèle Chronoflite chez Jaeger-LeCoultre pour équiper son aviation militaire. C’est pendant la Seconde Guerre mondiale, la 1ère Fabrique de Montres de Moscou commence à produire sa version du Chronoflite sous la nomenclature АЧХ.
Les Soviétiques améliorèrent le modèle en plaquant de l’or sur certaines pièces pour en réduire la friction, et en y ajoutant un système de chauffage (une résistance électrique introduite dans le dos du boîtier). Ce chauffage était absolument nécessaire pour fonctionner dans les cockpits des avions soviétiques qui n’étaient alors pas pressurisés et dont les instruments étaient exposés à des températures très froides à haute altitude et au sol en période hivernale.
À la fin de la Seconde Guerre mondiale, la 1ère Fabrique de Montres de Moscou a poursuivi la construction de ces chronographe jusqu’au milieu des années 1960.
Ce modèle ci-dessous a été fabriquée au deuxième trimestre de 1962. Il comprend un indicateur de réserve de 5 jours, au lieu des 8 jours d’origine. Cette réduction a probablement été été introduite pour améliorer la précision de l’instrument.
Le logo de la 1ère Fabrique de Montres de Moscou est visible au dos. Le marquage 27V indique la tension requise pour la résistance chauffante. Enfin, son poids de 450 g est également indiqué. L’étiquette au dos de l’instrument date la pièce du deuxième trimestre de 1962. Cette génération a une réserve de marche de 5 jours, 13 gros rubis (4 mm) et une fréquence de 21.600 alternances par heure.
Dans les années ’60, la production a été transférée à la Fabrique de Montres de Tchéliabinsk.
À ce stade, le calibre d’origine a été fortement modifié, avec 12 rubis ajoutés, ainsi qu’un deuxième ressort principal pour assurer un chronométrage plus cohérent lorsque la réserve de marche a été réduite. L’instrument a été renommé АЧC-1.
Parmi les modifications importantes, le radium luminescent a été retiré des aiguilles et du cadran, et remplacé par un lume à base de phosphore. Certains mouvements ont vu la réserve de marche réduite à deux jours, là encore pour augmenter la précision. En outre, un certain nombre de configurations de cadran modifiées ont également été introduites.
Ci-dessous, écorché d’un modèle fabriqué à Tchéliabinsk en 1967:
Les fonctions de la montre sont les suivantes:
Un compteur de vol, actionné via le bouton rouge du côté gauche, est affiché dans le sous-cadran de 12 heures. Un cercle indicateur à code couleur permet de savoir s’il est actif (rouge), arrêté (rouge et blanc) ou s’il a été réinitialisé (blanc).
Un chronographe est actionné via le bouton argenté de droite. Le compteur des minutes dans le sous-cadran à six heures se déplace curieusement dans le sens anti-horaire. La trotteuse centrale ne fonctionne que lorsque le chronographe est engagé. Le même bouton sert à l’arrêt et de réinitialisation, et il n’y a pas de mécanisme de verrouillage.
Le bouton rouge sert également à régler l’horloge, en tirant dessus pour l’extraire comme dans une montre-bracelet, et il sert également à remonter l’instrument. Une attention particulière est requise lors de cette opération, car le remontage s’opère dans le sens anti-horaire, une caractéristique commune à la fois au Jaeger-LeCoultre Chronoflite et à l’АЧХ. Ce bouton ne se verrouille pas non plus. Cette configuration inhabituelle a amené plusieurs utilisateurs à casser le chronographe en tournant dans le sens des aiguilles d’une montre.
Dans les АЧC-1 et les versions ultérieures, certains de ces problèmes ont été corrigés en ajoutant un verrou au bouton du chronographe.
Ce modèle sera, de variante en variante (АЧХ1, АЧХ1M et АЧХ1MH), produit jusqu’aux années 80!
Sources principales: ici, ici et ici