La Fabrique d’Automobiles de Gorki (GAZ)

Le 31 mai 1929, le Conseil Suprême de l’Economie Nationale de l’URSS et la société américaine Ford Motor Company conclurent un accord ayant trait à la mise en place de la production en série de voitures, la Ford A, et de camions, le Ford AA. Le choix de la ville de Gorki (Nijni-Novgorod avant 1932 et après 1991) est motivée par ses facilités de transport : proche de Moscou, au bord de la Volga et de l’Oka, grand nœud ferroviaire. L’usine fut étudiée par le bureau d’architecture américain d’Albert Kahn (1869-1942) qui conçut 521 usines pendant le premier plan quinquennal soviétique.

Le chantier de la Fabrique Gorki

La dénomination retenue pour la fabrique fut Fabrique d’Automobiles de Nijni-Novgorod (Nizhegorodsky Avtomobilny Zavod), laz NAZ. Elle fut l’une des réalisations phares du premier plan quinquennal (1928-1932).

L’entreprise NAZ fabriqua, le 1er janvier 1932, son premier camion, le NAZ AA.

Pour honorer l’écrivain Maxime Gorki, la ville de Nijni-Novgorod est renommée Gorki en 1932, dénomination conservée jusqu’en 1991. En 1933, NAZ fut alors renommée GAZ pour Gorkovsky Avtomobilny Zavod (Горьковский автомобильный завод). Le premier directeur de la fabrique fut Sergueï Dyakonov (arrêté le 18 juillet 1938, condamné à mort le 7 septembre, exécuté le jour même). La première œuvre commune de Sergueï Dyakonov et Henry Ford furent la NAZ/GAZ A réalisée entre 1932 et 1936.

La GAZ M1 produite entre 1936 et 1942.

Pendant la guerre. Gorki devient le plus grand fournisseur d’équipement militaire (4X4, camions, blindés…) pour le front, est massivement bombardé par l’aviation allemande. La plupart des sites de GAZ sont détruits. Les citoyens reconstruisent l’usine après 100 jours.

Au sortir de la guerre, GAZ prend les dimensions d’un grand constructeur de poids lourds et de bus, la production de voitures individuelles étant marginale. Dès novembre 1943, les plans d’une nouvelle automobile commencèrent à être diffusés et un prototype roulait. Sa dénomination était GAZ M20 « Pobeda » (Victoire). 4 cylindres soviétique, carrosserie ponton, roues avant indépendantes, 4 freins à tambours assistés hydrauliquement, clignotants, deux essuie-glaces électriques ! Elle fut fabriquée jusqu’en 1958 à 241 497 exemplaires (dont 37 492 taxis).

La production massive de voiture de tourisme commence avec la venue au pouvoir de Khrouchtchev.La remplaçante de la GAZ M20 « Pobeda » apparut en 1956. Dénommée GAZ 21 « Volga », elle étrennait une carrosserie autoporteuse. Dès 1957, son 4 cylindres adopta des soupapes en tête. Le break, baptisé GAZ 22 « Volga », fut introduit sur le marché en 1962. La berline équipée d’un V8 OHV, dénommée GAZ 23 « Volga », devint disponible également en 1962. Fabriqués jusqu’en 1970, l’ensemble de la production représenta quelques 640 000 exemplaires.

Entre 1967 et 2009, pendant 42 ans, GAZ produisit la GAZ 24 « Volga ». Elle changea de dénominations au cours des décennies, mais elle conserva son essieu arrière rigide et son empattement de 2,8m. Les versions les plus huppées et les plus récentes furent équipées de freins à disques à l’avant. La variante break devint disponible en 1972. Lorsque les moteurs essence étaient équipés d’un ou de deux double arbre(s) à cames en tête (DOHC), ils étaient munis de 4 soupapes par cylindre et de l’injection, hormis le 2287cm³ de 150ch équipé d’un simple carburateur.

Cette fabrique GAZ était un des plus importants conglomérats militaro-industriel d’URSS. Outre les voitures, elle produisait des camions de divers types. Le logo de la marque est un cerf, animal représenté sur les armoiries de la ville.