L’État soviétique voulait limiter les dépenses en devises étrangères pour les salaires des Soviétiques travaillant à l’étranger, surtout dans les pays capitalistes, ces employés ayant tendance à dépenser le maximum de leur salaire à l’étranger pour ramener en URSS des marchandises qui y étaient introuvables.
Une partie de ces salaires (maximum 60%) était transférée sur un compte de la Vneshekonombank (Внешторгба́нка, Banque du Commerce extérieur). Les travailleurs rentrés au pays recevaient alors leur salaire non pas en devise, non pas en rouble, mais sous forme de certificats (puis de chèques) du Vneshposiltorg (VPT, Внешпосылторга, ВПТ).
Certaines catégories de travailleurs du commerce extérieur et de diplomates pouvaient bien introduire en URSS une quantité limitée de devises étrangères, mais ils étaient tenus de les convertir en chèques VPT dans un délai déterminé.
Les « Beryozka » (Берёзка) était en URSS, un réseau de magasins de détail de marque qui vendaient de la nourriture et des biens de consommation contre des devises étrangères (aux étrangers) ou contre des certificats, puis des chèques Vneshposiltorg émis par la Vneshtorgbank (aux Soviétiques travaillant à l’étranger).
On y trouvait des vêtements, des tapis, du cristal et d’autres biens de consommation du CAEM, mais aussi des voitures, des biens de consommation importés de qualité, y compris des équipements audio et vidéo occidentaux, des denrées alimentaires rares, des appareils photos, des montres, etc.
Les chèques Vneshposiltorg (VPK) sont apparus en 1964.
Il en existait quatre types :
Les chèques VPK ne pouvaient être dépensés que dans les Beryozka, mais pouvaient également être déposés dans la société coopérative de logement.
Les prix étaient différents selon le type de chèque, ce qui permettait un lissage des revenus, à compétence et travail égaux, pour les Soviétiques travaillant à l’étranger.
Une vaste marché noir où se brassaient chèques VPK de toute catégories, roubles et devises, avait naturellement lieu malgré sa sévère interdiction (jusqu’à 8 années de prison).
On ne pouvait acheter certaines productions de prestige, comme les automobiles Volga, presque uniquement par chèque VPK, ce qui était un incitant pour les Soviétiques travaillant à l’étranger à accepter le système (d’autant qu’il leur aurait été impossible d’apporter en URSS une voiture acheté à l’étranger).
Le Vneshposiltorg éditait tous les ans un catalogue.
voir ici les produits horlogers du catalogue 1967 (lien interne)
voir ici les produits horlogers du catalogue 1975 (lien interne)
voir ici les produits horlogers du catalogue 1981 (pdf)
voir ici les produits horlogers du catalogues « техника » 1985 (lien interne)
voir ici les produits horlogers du magazine « новости информация » 20/1985 (lien interne)
voir ici les produits horlogers du catalogue 81-82 (pdf)
Les Beryozka étaient distincts des magasins qui n’acceptaient que les devises, les « Berezki ». Ceux-ci (pourquoi faire simple?) acceptaient cependant chèque de la série « D ». Ils étaient aussi distinct des magasins qui, dans les hôtels Intourist, vendaient contre devises des souvenirs, de fourrures, de nourriture, de boissons et de cigarettes.
Parmi les autres services du Vneshposiltorg: la vente en petits lots de gros et au détail des produits soviétiques avec leur livraison en URSS et dans d’autres pays aux ambassades, missions et autres représentations (et leurs employés), aux entreprises étrangères et aux étrangers, et donne également des produits soviétiques commandés par des étrangers comme cadeaux à leurs proches résidant en URSS. Le Vneshposiltorg vendait également des chèques VPK aux étrangers dans les sanatoriums et les maisons de repos soviétiques pour leurs proches vivant en URSS.