Marquages et logos de la Fabrique de Montres de Petrodvorets

Première partie : les cadrans

Ce n’est qu’à partir de 1946 que la fabrique de Petrodvorets, qui s’appelle encore  ТТК-1 (Fabrique d’État de pierres techniques de précision: Точных Технических Камней) commence à assembler des montres-bracelets sous les marques Zvezda (étoile) et Pobeda (victoire). Les cadrans sont alors marqués завод TTK-1 (завод, « zavod », signifie « usine », « fabrique »).

(collection Samun)

La fabrique se spécialise dans la production de montres à partir de 1949 et prend en 1952 le nom de Fabrique de Montres de Petrodvorets (Петродворцовый Часовой Завод, ПЧЗ).
A partir de 1952 donc, les montres produites à Petrodvorets sont marquée des initiales de la fabrique inscrites dans un losange:

Suite à l’obligation (imposée par un décret de 1962) pour les manufactures horlogères de ne produire que sous le nom d’une seule marque commerciale, la marque Raketa (Ракета, fusée) est adoptée pour tous les produits de la fabrique.
Il existe une petite incertitude: la marque aurait pu être utilisée, parmi les autres marques de la fabrique (Mayak, Record) avant qu’elle ne deviennent la marque unique, l’année précédente, suite au vol de Gagarine (de la même manière que Vostok n’était qu’une des marques des Tchistopol avant qu’elle n’en devienne la marque unique). Bref, Raketa apparaît au plus tôt en 1961, au plus tard en 1962.

Les toutes premières Raketa ont simplement le nom de la marque en majuscule sur le cadran, ceci tant pour les cyrilliques que pour les modèles d’exportation en caractère latin.

Arrive très vite le lettrage le plus répandu, aux caractères liés ou le « P » initial a une élégante boucle très allongée. Parfois (rarement), il est accompagné du logo.
Quand apparaît ce lettrage?
On le voit ci-dessous sur une montre de 1967 mais il est peut-être plus vieux de quelques années.
Et il restera le marquage principal de Raketa jusqu’à la fin de l’URSS et au-delà.
Je l’appellerai lettrage « boucle »

Quelques modèles de la deuxième moitié des années 60 n’adoptent pas le lettrage « boucle » mais son marqués de RAKETA en majuscule avec le logo de l’ancre. Ce marquage assez marginal apparait après l’arrivée du marquage « boucle » et disparait avant lui (il est apparait parfois au catalogue 1968 et a disparu sur les mêmes modèles au catalogue 1972) .

Autre lettrage apparu après le « boucle » et disparu avant lui:

Il ne concerne qu’une poignée de montres.

Il faut remarquer que le lettrage « boucle » n’apparaît que sur les marques en cyrilliques.
Les marques en caractère latin adoptent à la deuxième moitié des années ‘60 deux autres polices, cursives,
Une au caractères liés, avec un R majuscule initial franchement tarabiscoté.

Une autre aux caractères non liés, avec une police proche de la police « boucle »

Ce marquage est encore présent au catalogue 1975 mais, dans le même catalogue, apparaît un marquage en alphabet latin avec une police proche du lettrage « boucle » et dont les caractères sont comme lui liés. Ce marquage se généralisera très vite pour les montres export.

De la fin des années ’70 au milieu des années ’80, presque toutes les Raketa sont marquée des lettrages de type « boucle ».

Début ’80 , apparaissent deux nouveaux marquages:

Le premier en majuscule de métal argenté apposé. D’abord réservé aux quartz (le mot quartz est d’ailleurs écrit de la même manière sur le cadran), il s’étend à d’autres modèles par la suite. Ce type semble avoir été réservé à des marquages cyrilliques.

Le second en simple majuscule. D’abord marginal, ce marquage va devenir à la fin des années ’80 aussi répandu, si pas plus, que le marquage « boucle ». Il sera marqué avec des épaisseurs variables de lettrage selon les modèles, et existera tant en latin qu’en cyrillique

Ces trois marquages (« boucle », « métal » et « majuscule ») cohabiteront jusqu’à la fin de l’URSS avec en outre, pour certaine montre à quartz, un marquage se limitant au logo « ancre » de la fabrique.

Deuxième partie : les mécanismes

Il y a quatre périodes de marquage:

Le marquage des mécanismes des premières Pobeda TTK-1 est en fait souvent… le marquage de la 1ère Fabrique de Montres de Moscou.
C’est en 1949 que la fabrique de Petrodvorets commence la production de Pobeda au cadran marqué TTK-1 et on sait que la 1FMM a approvisionné la fabrique de Petrodvorets en ébauches, pièces et/ou mécanismes jusqu’au second trimestre 1954.

La production des mouvements marqués TTK, entamée semble-t-il en 1950, n’aurait décollé qu’à partir de 1953. Ceux-ci étaient marqués de cette manière :

Apparait ensuite, à partir de 1952, avec le changement de nom de la fabrique, le marquage en losange avec les initiales.

Apparait enfin au début des années ‘60 le marquage avec le logo « ancre ». Il faut noter que ce marquage tardera à devenir le marquage unique. Le catalogue 1967 montre encore des mécanismes estampé du logo au losange…