Les Meister Anker et les Anker

Les Meister-Anker

La marque horlogère Meister-Anker a été enregistrée le 8 janvier 1968 par la société allemande de vente par correspondance QUELLE.
QUELLE faisait fabriquer ses montres notamment par Bernhard Förster, par GUB et UMF en RDA, par la Fabrique d’Horlogerie SINDACO S.A., par la 1ère Fabrique de Montre de Moscou, par la Fabrique de Montres de Penza, et par la Fabrique de Montres de Ouglitch en URSS.

Le logo de la marque

L’histoire de QUELLE (ce qui signifie « source »), assez sordide, est une vraie histoire allemande.
L’entreprise a été fondée le 26 octobre 1927 par Gustav Schickedanz à Fürth.
En novembre 1932, Schickedanz adhère au parti nazi et devient conseiller municipal en 1935.
Schickedanz fait main basse sur des entreprises appartenant à des Juifs dans le cadre de « l’aryanisation » de l’économie. En 1938, la société de vente par correspondance QUELLE comptait deux millions de clients réguliers. En 1943, l’entrepôt de la société Fürth a été détruit par les bombardements alliés et le commerce par correspondance a été abandonné.

Le siège historique de la société QUELLE
Gustav Schickedanz avec, à gauche, sa soeur
L’étiquette de la société QUELLE portait comme référence: « entreprise chrétienne, propriétaires aryens »

En 1945, les Alliés ont imposé une interdiction professionnelle à Gustav Schickedanz, ses biens ont été confisqués (plus de 7 millions de ses 9,3 millions de DM provenaient de l’expropriation des Juifs) et il a été condamné à une peine de prison. Mais guerre froide aidant, la dénazification est de courte durée. Il est libéré en 1948 et retrouve sa société qui avait été « reprise » par sa sœur tandis que la société de commerce par correspondance QUELLE avait été « reprise » par son épouse. Dès 1949, Schickedanz est acquitté « pour des raisons économiques »,  officiellement réhabilité en 1949, il redevient propriétaire des sociétés et est nommé citoyen d’honneur de Fürth en 1959 puis décoré en 1961 de l’Ordre du mérite bavarois…

Les magasins de QUELLE à Nuremberg
Le dernier logo de QUELLE

En 1954, le chiffre d’affaires de QUELLE était de 260 millions de marks; après l’intégration de nombreuses sociétés dans le groupe, le chiffre d’affaires en 1972 était de cinq milliards de marks. Deux ans plus tard, le chiffre d’affaires était déjà de 6,4 milliards de marks avec 36.000 employés. Gustav Schickedanz meurt le 27 mars 1977.

Catalogue QUELLE 1980: quand la montre est suisse, on l’indique, quand elle est soviétique, on n’insiste pas sur l’origine…
Une Poljot 2627M « Meister Anker » (collection B. Hanoï)
Une Poljot 2616.2H « Meister Anker » (collection B. Hanoï)
Une petite Tchaïka 1601A « Meister Anker »

Le groupe connait des difficultés à partir des années ’80 et déposera son bilan en 2009.
Après la liquidation de la société QUELLE en 2009, la marque Meister Anker appartient à K-Mail Order Invest, mieux connue sous le nom de société de vente par correspondance Klingel.

Les Anker

La marque complète « Reichskrone-Anker-Uhr » a été délivrée le 11 juin 1912. Andreas Huber a fondé un petit magasin d’horlogerie en 1856 dans la ville de Munich et, en 1880, il a reçu du roi de Bavière le titre de « d’horloger de la Cour ». En 1888, le petit magasin était devenu la société Andreas Huber et était situé au cœur de Munich. En raison de sa réputation pour ses normes de production de haute qualité, l’entreprise a été invitée à participer à un concours pour produire des équipements chronométriques pour les observatoires de Munich et de Hambourg.

En 1913, la société a ouvert des succursales à Berlin et à Hambourg. Toutes les activités ont été suspendues pendant la Première Guerre mondiale, mais en 1924, l’entreprise s’était tellement remise que l’un des dirigeables Zeppelin était équipé de chronomètres et d’instruments fabriqués par l’entreprise et en 1936, l’entreprise a reçu le contrat de chronométrage des Jeux olympiques d’hiver.

(publicité de 1889 (photo: Ebay)
La fabrique Huber en 1914 (photo: uhrforum)

Pendant la Seconde Guerre mondiale, l’atelier, les bureaux et le siège commercial sont détruits. Cependant, dès que la main-d’œuvre et les matériaux sont disponibles, les installations sont reconstruites sur le site d’origine. La société Andreas Huber est également devenue le point de vente et de service pour d’autres sociétés horlogères en Suisse, en France et en Allemagne. L’entreprise possède un atelier spécial pour les horloges et montres anciennes.

Dans les années ’70 et ’80, les Anker et Anker 100 emboîtaient des mécanismes de différentes origines: française, est-allemande, suisse et soviétique. Ont ainsi été emboités des Poljot 2614.H, des Zaria 1509 et des Vostok 2214.

Une Anker emboitant un Poljot 2614.H (photo: 17jewels)
Une Anker…
… avec un Vostok 2214

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