Les montres du Col Dyatlov

L’Affaire du col Dyatlov est un événement qui se solda par la mort de neuf randonneurs dans le nord de l’Oural, dans la nuit du 1er au 2 février 1959. Elle eut lieu sur le versant est du mont Kholat Syakhl. Le col de montagne où se déroula l’affaire a depuis été renommé col Dyatlov d’après le nom du chef du groupe.

Les préparatifs du départ
Une photo prise par le groupe la veille du drame

Les enquêteurs ont déterminé que les randonneurs arrachèrent leur tente de l’intérieur et sortirent nu-pieds dans la neige. Leurs corps, retrouvés dans un rayon de 1,5 km de l’emplacement de leur tente, ne présentaient pas de signes de lutte, mais deux victimes présentaient des crânes fractures, deux des côtes cassées, et il manquait la langue et les yeux de l’une d’entre elles. Deux des victimes présentaient des niveaux élevés de radiations. Ces détails, et l’absence de témoins oculaires a donné naissance à beaucoup de spéculations souvent fantastiques.

L’enquête menée par les autorités soviétiques a déterminé qu’une « force irrésistible » inconnue avait étudié la mort des randonneurs. En janvier 2019, le Parquet général de Russie a rouvert l’enquête. Le 11 juillet 2020, il rend public sa conclusion, la cause de la mort des neuf touristes fut une avalanche combinée à une mauvaise visibilité.

pour en savoir plus sur l’affaire du col Dyatlov

L’histoire est intéressante au point de vue historico-horloger car elle nous donne un bel exemple d’échantillon des montres portées (ou non) par les étudiants et jeunes diplômés de l’Institut polytechnique de l’Oural en 1959.
Trois des jeunes randonneurs avaient une Pobeda, un autre une Sportivnie, un cinquième une Molnija et le dernier une Zvezda. Seul un des randonneur ne possédait pas de montre. Les deux jeunes femmes avaient des montres inconnues.

Dans le détail:
Igor Alekseïevitch Dyatlov avait une Zvezda à aiguilles luminescentes au poignet gauche.
Zinaïda Alekseïevna Kolmogorova possédait une montre mais soit elle ne l’avait pas emportée pour le trek, soit elle n’a pas été retrouvée.

Kolmogorova (à droite) lors d’un précédent trek: une montre au poignet, un compas au cou.

Lioudmila Aleksandrovna Doubinina possédait une montre mais soit elle ne l’avait pas emportée pour le trek, soit elle n’a pas été retrouvée.
Alexandre Sergueïevitch Kolevatov gardait sa montre dans sa poche: il s’agissait d’une Molnija.
Roustem Vladimirovitch Slobodine portait une montre Pobeda.

Solobdine et sa Pobeda

Gueorgui « Youri » Alekseïevitch Krivonichtchenko possédait une Sportivnie, qui a été retrouvée au poignet de Thibeaux-Brignolles
Iouri Nikolaïevitch Dorochenko est le seul membre du groupe qui ne possédait pas de montre.
Nikolaï Vladimirovitch Thibeaux-Brignolles portait, au moment de sa mort, deux montres-bracelets au poignet gauche: sa propre Pobeda était à lui, la Sportinvnie appartenant à Krivonischenko (une théorie est qu’il était de garde et qu’il voulait être certain de l’heure de réveiller le groupe, il faisait entre -20° et -30° et le fonctionnement des montres pouvant souffrir du grand froid).

Thibeaux-Brignolles et sa Pobeda

Semen « Alexandre » Alekseïevitch Zolotariov, avait une Pobeda avec lui mais il ne la portait pas au moment de sa mort: il y avait un compas à son poignet gauche.

Zolotaryov et sa Pobeda

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