En 1889, un entrepreneur du nom de Yakov Moïsevitch Ayvaz (Яков Моисеевич Айваз) ouvre un atelier de fabrication de mouchoirs en papier sur la perspective Nevsky, à Saint-Petersbourg. Développant progressivement la production, Ayvaz entreprend la fabrication de machines à tabac. En 1911, Société anonyme “Ya. M. Ayvaz » produit divers types de machines et de produits techniques. La société commence à travailler pour l’armée et acquiert un vaste terrain du côté de Vyborg, à Lesnoy, pour la construction d’une nouvelle usine.
En 1913, la société acquiert le brevet de l’ingénieur allemand Weber pour la fabrication de lampes électriques à incandescence à fort filament de tungstène. De nouveaux bâtiments sont consacrés à sa production et l’année suivante, la première ampoule de marque « Svetlana » (Светлана ) est produit.
Au début de la Première Guerre mondiale, l’usine d’Ayvaz était l’une des plus grandes entreprises de Saint-Pétersbourg, avec un effectif de 6 000 travailleurs.
En 1920 L’usine d’Ayvaz est nationalisée et divisée en deux entreprises indépendantes: La Mashinostroitelny Zavod N1 (La fabrique de machine n°1, qui prendra par la suite le nom d’Engels) et l’usine de Svetlana, qui deviendra la base des activités de production de lampes électriques.
En 1928, l’usine de Svetlana et l’usine électrovacuum de Leningrad sont réunies sous le nom général de « Fabrique électrovacuum Svetlana ». Commence alors la production de lampes réceptrices, amplificatrices et génératrices. Le développement de nouveaux produits a été confié à un laboratoire de recherche-usine dirigé par Sergey Arkadyevich Vekshinsky. « Svetlana » devient le principal centre scientifique, technique et de fabrication de l’électronique soviétique. De 1933 à 1941, 400 prototypes de tubes à vide y sont mis au point. 1937, les lampes pour générateur « Svetlana » remportent le grand prix du salon international de Paris.
Au début de la guerre, environ 2 000 employés des fabriques « Svetlana » et « Engels » se rendent au front. Plus de 400 travailleuses sont employés aux fortifications de Léningrad. En juillet 1941, l’évacuation des usines dans l’intérieur de l’URSS a commencé et déjà en septembre, les ateliers évacués de Svetlana à Novossibirsk ont commencé à produire les premiers produits.
En 1941, la Fabrique « Svetlana » de Léningrad, (« Fabrique n°211 » de son nom officiel, militaire, codé) est évacuée à Novossibirsk. Devenue « Fabrique 671 », elle produit des éléments de munitions, comme des stabilisateurs pour roquettes mais aussi, surtout et toujours des tubes à vide : plus de 70% des lampes de réception et d’amplification pour les communications radio de l’Armée rouge ont été fabriquées à l’usine n ° 617. Plusieurs modèles n’étaient même fabriqués que dans cette usine.
Depuis le début des années 50, l’usine de Novossibirsk, qui prendra par la suite le nom de « Soyouz » (« Union » – sous-entendu « soviétique »), a lancé la production de lampes pour les équipements destinés à la technologie spatiale. Le 17 juin 1961, quatre ingénieurs et techniciens de l’usine sont décorés pour leur contribution à la technologie des fusées pour le vaisseau spatial Vostok-1.
Au milieu des années 1960, la société est devenue le plus grand fabricant de composants électroniques en Russie. Des lampes miniatures en céramique de titane de la gamme de fréquences hyperfréquences sont créées pour avions, missiles et engins spatiaux. Au début des années ’70, lorsque la technologie des transistors s’est substitué à celle des tubes à vides, l’usine s’est convertie pour embrasser le domaine des semi-conducteurs, tout en continuant à produire les lampes qui restaient supérieures pour l’amplification à forte puissance (par exemple pour les radars).
En 1970-1980, la fabrique « Soyouz » est une des principal producteur de semi-conducteurs de l’URSS. En 1987, elle est intégrée dans le combinat « Hadron ».
Voir ici pour le combinat électronique « Hadron »
Comme beaucoup d’autres entreprises technologiques soviétiques, « Soyouz » a fabriqué à partir de la deuxième moitié des années ’80 des articles grand-public comme ce réveil digital Elektronika 22-01
L’effondrement de l’URSS dans les années 90 a failli condamner l’usine, mais ses activités ont repris à la fin de cette décennie. Soyouz-Elektronika (ЗАО Союз-Электроника) est ingérée dans le puissant holding NEVZ Soyouz dont les entreprises fabriquent des équipements à micro-ondes pour systèmes radar, radio et télécommunications, radionavigation d’engins spatiaux et d’aéronefs; des produits en céramique technique pour l’industrie électronique; des équipement de commutation sous vide; des semi-conducteurs et dispositifs à semi-conducteurs.
Remarquez que si Elektronika-Soyouz est issu de la fabrique « Svetlana », cette dernière a continué sa propre histoire. En effet, même après l’évacuation de l’essentiel des équipements et travailleurs de la fabrique, l’usine « Svetlana » a continué à travailler dans Leningrad assiégée. En plus des produits électrovacuum nécessaires à l’armée, l’usine produisait des ampoules pour incendiaires antichars, des fusibles, des lunettes pour les indicateurs de direction, des moules pour la fabrication de mines. Le laboratoire de l’usine s’employait à la régénération des lampes M600 pour la radiodiffusion de Léningrad, ainsi qu’à la fabrication et l’ajustement des lampes GU499 pour les premiers radars pour la défense anti-aérienne de la ville. En 1942, 20.000 lampes sont ainsi sorties de la fabrique…
Sources
pour les débuts de l’industrie électronique en URSS, cliquer ici
site de la société Svetlana : http://www.svetlanajsc.ru/ru
site de la société NEVZ – Soyouz : http://ru.nevz.ru