Conformément au plan de rétablissement de l’économie nationale du 10 juillet 1946, suite aux dévastations causées par la guerre, la construction de trois entreprises électroniques a été décidée dans une friche de la banlieue nord-ouest de Saratov: la Fabrique PUL (Завод ПУЛ), la fabrique ELMACH (Элмаш), et la fabrique СНИИМ (SNIIM). Ce grand chantier industriel s’appelait le Saratovstroï.
A la fin du mois d’avril 1947, la construction commençait, animée par des militaires (l’armée soviétique avait des « unité de constructeurs ») et des prisonniers. La fabrique ELMASH avait la priorité, car sans ses produits (des machines et équipements destinés à la production d’équipements électriques), il était impossible de lancer la production dans la Fabrique PUL voisine et dans d’autres fabriques. En 1949, le bâtiment principal de l’usine ELMASH avait déjà été mis en service. Et les premiers bâtiments résidentiels pour les travailleurs avaient été inaugurés.
La Fabrique ELMACH:
En 1946, la construction de l’usine de vide électrique n°338 est entreprise. En 1953, les premières installations sont achevées, équipées de machines de la Fabrique ELMASH.
L’usine était appelée « PUL » d’après ses principaux produits: lampes et tubes à vides (en russe : приёмно-усилительные радиолампы, priyomno-usilitel’nyye radiolampy) servant essentiellement à l’équipement radio.
Voici le bâtiment principal de l’usine PUL dans le début des années 60s.
L’usine produisait alors jusqu’à 50 millions de lampes de réception et d’amplification par an.
La fabrique PUL, qui prendra le nom de Fabrique « Reflektor » (Завод ПУЛ « Рефлектор ») devint le plus grand producteur de tubes à vide en Europe, et notamment de tubes Nixie.
Dans les années 60, l’usine reçut l’Ordre de Lénine et le diplôme de l’exposition universelle de 1958 à Bruxelles.
A la fin des année 60, la fabrique commence à produit des produits électroniques puis LED.
Au milieu des années 70, l’usine employait 15.000 personnes, comportait une zone de 4 à 5 bâtiments de repos pour travailleurs, une cuisine industrielle, des écoles, un palais de la culture, un palais des pionniers.
Au cours des années suivantes, de nouveaux types de produits ont été maîtrisés: semi-conducteurs, fibres optiques, écrans, etc.
L’usine a ainsi fabriqué plus d’un milliard de lampes, plus de 10 millions d’écrans sous vide électriques, une vaste gamme de biens de consommation: horloges électroniques murales, radios, croix de pharmacie, jeux électroniques, écrans électroniques pour stations-service, bandes de LED, guirlandes, des signes vidéo, des lignes courantes et bien plus encore.
Dans le domaine horloger, l’usine produisait surtout des horloges murales pour bâtiments administratifs et industriels (en fait la plupart des horloges électroniques de rue et murales utilisées en URSS sortaient de la fabrique « Reflektor »), mais aussi des horloges de bureau et des réveils électroniques – généralement sous la marque Elektronika 7 mais aussi Elektronika B-6.
Les principaux produits horloger de la fabrique:
Elektronika B-6: horloges électroniques de bureau, qui a connu plusieurs variantes
Elektronika 7-06 : horloge électronique murale, produit phare (sans jeu de mot) de la Fabrique Reflektor, qui a connu plusieurs variantes.
Elektronika 7-07: horloge numérique à quartz primaire,
Elektronika 7-08: horloge numérique secondaire
Elektronika 7-20: horloge électronique murale avec indicateur à cristaux liquides
Elektronika 7-21, 7-21-01 (voir un exemplaire ici), 7-21-03, 7-21-06, 7-21-08: horloges électroniques de bureau
Elektronika 7-34-01 et 7-35-01: horloges de rue.
Ci-dessous, le passeport d’un Elektronika 7, on y retrouve le logo de la fabrique, évoquant un tube à vide.
On retrouve ce logo au dos d’un Elektronika B-6fabriqué à Saratov: